La fermeture des Quais de Seine : pour ou contre ?

La thématique a suscité de nombreuses réactions et a fait coulé beaucoup d’encre dès les premières propositions. En fermant les Quais de Seine, la mairie de Paris souhaite réduire le traffic immobilier pour réduire la pollution en ville, qu’elle soit sonore, visuelle ou atmosphérique.

Au cœur du débat, nous retrouvons les partisans. Ce sont bien souvent les parisiens et les touristes qui bénéficient d’un cadre de vie amélioré. Il est vrai que la balade est nettement plus agréable sans la présence des voitures et des embouteillages. Aussi, il est plus agréable de ne plus subir les désagréments du traffic au pied de chez soi.

De l’autre côté, les opposants et ils sont nombreux ! Les premiers sont les habitants de la périphérie parisienne. En effet, l’axe des Quais de Seine traverse Paris d’Est en Ouest. Il permet donc de traverser la capitale rapidement. Pour eux, ce sont encore les parisiens qui sont favorisés au détriments des « banlieusards » qui rallongent leurs trajets quotidiens. Dans le débat, on note également un renforcement de ce processus de muséification de la ville. En fermant cet axe traversant, on écarte une fois de plus la venue d’une part de la population en centre-ville. En retirant des usages pratiques, on offre le cœur de Paris aux touristes. On en fait une ville esthétique et plus une ville fonctionnelle.

Six mois après, quel bilan ?

Il y a peu Airparif a sorti un premier bilan quant à l’amélioration de la qualité de l’air liée à la fermeture des berges. Bilan : l’association de surveillance de la qualité de l’air à Paris note une «amélioration globale» de la qualité de l’air le long des quais dans le centre, mais une dégradation ailleurs.

Plus précisément, sur les 3,3km de voies fermées, on relève « une amélioration globale de la qualité de l’air pouvant atteindre jusqu’à -25% » à l’automne 2016 par rapport à 2015. Autour des carrefours on observe pourtant une augmentation des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) allant de 5 à 10%.

On observe que le nombre de voitures en circulation n’a pas diminué. Des itinéraires de report se sont donc naturellement constitués. Sur ces axes, on relève également une augmentation des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) de 5% au maximum.

Pour certains, ces chiffres ne font que démontrer que fermer les Quais de Seine ne feraient que déplacer le problème de la pollution sans vraiment le régler. Il semble pourtant important de remettre l’ensemble des paramètres en perspective avant de tirer de telles conclusions.

Dans un premier temps, la fermeture des Quais de Seine n’est qu’un paramètre parmi un ensemble de mesures ayant pour but la réduction de la pollution. Pour répondre à l’augmentation de la pollution sur les carrefours, des feux intelligents vont par exemple être installés pour réguler le traffic, ce qui devrait permettre de répondre à cette augmentation.

Aussi, nous parlons ici d’une mesure prise il y a maintenant six mois. Or, comme pour tout changement radical d’habitude, il faut un temps d’ajustement. Comme nous avons pu le noter, le nombre de voiture n’a pas encore diminué, les usagers n’ont pas encore adapté leurs comportements et leurs pratiques.

Airparif doit réaliser mi-mai une nouvelle campagne de mesures et le bilan complet des deux campagnes est prévu pour septembre. Nous pourrons alors à ce moment établir une esquisse des réels effets de cette fermeture des Quais. D’ici là, tentons dejà de profiter du soleil qui commencer à revenir sur les quais…