Pour commencer cette nouvelle rubrique j’ai choisi de vous parler d’une artiste que j’aime beaucoup car c’est une jeune femme pleine de sensibilité qui met de la poésie dans nos vies. Alors, elle n’est pas vraiment « street-artiste » (elle-même ne veut pas avoir cette étiquette là). En fait, elle l’a été un petit peu, avant de se tourner vers autre chose. Aujourd’hui elle se définit comme une « dessineuse » (sic). Mais je vais tout vous expliquer… Mais tout d’abord ses mots pour se présenter : « Dilian, c’est l’anagramme de mon petit moi-même. Je me suis inventée juste pour dessiner ! Dessiner et (me) partager au Monde. »

Dilian je l’ai découverte il y a environ deux ans, au hasard de déambulations sur le net. Le coup de cœur pour la finesse de son trait et la poésie de ses mots a été immédiat.

Il y a deux ans, pour le plaisir de partager, elle a utilisé Facebook pour proposer d’envoyer un de ses dessins aux personnes qui lui donneraient leur adresse postale. Bien sûr, je n’ai pas hésité une seconde car j’aimais déjà beaucoup ce qu’elle faisait. Lorsque j’ai reçu son dessin, je suis entrée en contact avec elle pour la remercier et essayer d’en savoir un peu plus sur elle car j’avais trouver sa démarche vraiment géniale. Aujourd’hui nos boites aux lettres ne se remplissent plus guère que de factures ou de pub et j’avais aimé trouver l’enveloppe un soir en rentrant du boulot. C’était comme recevoir un cadeau sans raison particulière, juste pour le plaisir.

Nous avons échangé quelques messages avant de décider de se rencontrer. Parce que quand même la vie réelle est bien plus intéressante que le virtuel… surtout en matière de rencontres.

Lors de ce premier rendez-vous nous avons beaucoup parlé. De ses dessins et de ce début de reconnaissance par des inconnus. Pour elle, tout ça était absolument incroyable. Elle était venue au dessin comme ça, pour le plaisir et sans imaginer que ses quelques traits pourraient intéresser autant de monde.

Par ma propre expérience, je pense comprendre pourquoi les gens aiment ses dessins. Je crois que nous nous reconnaissons tous un peu dans les messages qu’elle fait passer car elle y parle beaucoup d’amour, de la difficulté à « rencontrer » les autres (et l’Autre), de la solitude parfois pesante de nos vies de citadins mais aussi de la beauté de la vie dans des petits moments anodins. Elle nous dit tout ça avec les dessins mais aussi les quelques mots qui les accompagnent.

Vous devez vous dire « mais alors pourquoi parler d’elle dans une rubrique consacrée aux street-artistes ? » J’y viens… Si aujourd’hui Dilian réalise principalement des oeuvres sur toiles pour exposer et vendre en galerie, elle a commencé avec un petit truc bien à elle, le « Take away ». Ce « petit truc » est sa façon de parler à la rue et d’entrer en contact avec les gens avec beaucoup de générosité car elle offre ses dessins.

Un « Take away » c’est en fait un collage dans les rues de Paris. Dilian part avec son « sac à malice » rempli de ses dessins imprimés sur des cartes de 15×15 et des rouleaux de scotch double-face. Elle cherche un joli mur bien lisse et commence à coller. Avec ses cartes, elle forme un immense carré. Puis juste en dessous, elle ajoute un message « Enlève-moi » ou « Recueille-moi ». Vous l’aurez compris, l’envie de Dilian est de donner ses dessins aux passants. Elle veut que, lorsque nous passons dans la rue devant ses dessins, nous en choisissions un pour l’emmener chez nous ou l’offrir. J’ai eu la chance de l’accompagner lors d’un de ses collages. C’était vraiment une superbe expérience de vivre ça avec elle. De voir la curiosité des passants qui s’arrêtent mais n’osent pas venir lui parler ou prendre un dessin. Les enfants sont un peu plus courageux et curieux. Ils s’approchent et demandent ce qu’elle fait.

Il lui arrive encore, quelques fois, quant elle trouve le temps, d’aller déposer des cartes dans Paris. Alors si un jour vous les rencontrez, n’hésitez pas… choisissez en une et emportez-la.

Il y a un an, Dilian a décidé de vivre à temps plein son besoin de dessiner. Alors elle a laissé tomber son boulot pour tenter l’aventure de la vie d’artiste. Je suis très admirative de ce courage : laisser une vie confortable pour aller au bout d’un rêve ! 2014 a été bien remplie : elle a peint sur un piano dans le cadre de « Play Me, I’m Yours », elle a fait plusieurs expos. Et elle s’est terminée en beauté avec la sortie d’un livre de dessins : « Une araignée c’est pas si méchant ». A cette occasion, elle a eu l’autorisation de réaliser de superbes fresques Rue Androuet dans le 18ème arrondissement de Paris. C’était là un vrai challenge car elle devait sortir du « cadre » de ses réalisations habituelles (15×15 pour les Take away ou un peu plus grand pour ses toiles). Là c’était sur des murs entiers qu’elle devait dessiner. Le résultat était très réussi. Juste avant les fêtes de fin d’année, elle nous a offert de la poésie sur les murs ! Ca n’est pas tous les jours que nous voyons ça. Je pense que vous pouvez encore voir ses oeuvres si vous allez rue Androuet.

Je termine ce premier portrait avec des images pour vous présenter le travail de cette artiste. N’hésitez pas à aller sur son site pour en voir encore plus et suivre son actualité : http://dilian.fr/artiste/

Take away

 

Take away

 

Take away

 

Take away

 

Une histoire d'araignée rue Androuet

 

Une histoire d'araignée rue Androuet

 

Une histoire d'araignée rue Androuet

 

Une histoire d'araignée rue Androuet

 

Une histoire d'araignée rue Androuet

 

Une histoire d'araignée rue Androuet

 

Miss Acacia est, telle qu’elle se définit, une fille toute simple, qui aime le street art, la photo, la musique, les livres, le cinéma et les belles rencontres.
Vous pouvez la suivre sur son blog personnel : 
Les Petits Billets de Miss Acacia 

 

Ou sur ses pages personnelles :
Sur Facebook, Twitter, Instagram, Flickr, ou Google+