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guillemets-ouvrantAprès avoir fondé les Mama Shelter, Cyril Aouizerate, urbaniste et philosophe, s’est récemment lancé dans une nouvelle aventure, les MOB Hôtels. Son ambition : développer un nouvel hymne à l’hospitalité et révolutionner le monde de l’hôtellerie.
 
Son idée : se situer entre airbnb et l’hôtellerie classique pour créer un entre deux à la fois accueillant et ouvert sur la ville. Surfant sur les mouvements positifs et solidaires, il souhaite faire de ces lieux de véritables refuges pour voyageurs internationaux en quête de nouvelles solidarités. Le premier hôtel MOB sera situé au cœur des puces de Saint-Ouen, tout un symbole. Rencontre avec cet urbaniste qui développe une nouvelle vision de l’hôtellerie.

 
 

Cyril Aouizerate est un urbaniste insolent. S’inspirant de Spinoza, Maïmonide, ou encore de Yeshayahou Leibowitz plutôt que du Baron Haussmann, il propose « d’enlaidir Paris, pour rendre cette ville capable d’accueillir ceux qu’elle refuse aujourd’hui de voir venir ». Il nous reçoit au cœur de Bastille dans un lieu magique qui ressemble plus à une caverne d’Ali-Baba hype qu’à son atelier. Et tout en s’attachant d’abord méticuleusement à offrir à son interlocuteur un accueil digne de ce nom, ce philosophe urbaniste ne peut s’empêcher de se lancer très vite dans les sujets qui l’animent. Et l’avenir de Paris en est un pour celui pour qui l’expression « il a parcouru le monde » n’est pas une exagération.
 

L’atelier de Urban Tech – Crédits photo : Urban Tech

L’atelier de Urban Tech – Crédits photo : Urban Tech


 

Né à la fin des années 60 dans la cité Ancely, à Toulouse, Cyril Aouizerate acquiert très vite une soif inébranlable pour la culture et la découverte de l’altérité. Il étudie le droit public et la philosophie à l’université et, après plusieurs années de militantisme étudiant, il passe une année entière à Jérusalem pour étudier la philosophie avec le professeur Yeshayahou Leibowitz. Entre la découverte du hip-hop qu’il considère comme « le plus grand mouvement culturel du siècle dernier », il pose un premier ouvrage sur Bousquet et s’envole quelques années plus tard au Rwanda sur les traces du génocide. Les années passent et il fait la rencontre d’Alain Taravella qui lui fait découvrir les ficelles du montage de projets urbains. C’est un peu plus tard qu’avec une obsession « du faire » toujours aussi débordante, il lance les Mama Shelter en 2001. Le 109 rue de Bagnolet ouvre alors en 2008 et, très vite, c’est un succès mondial pour celui qui fera de l’hospitalité et de l’accueil, la mission d’une vie.
 
 
 

Un plan Marshall de surélévation de tous les immeubles haussmanniens pour un Paris accueillant

 

Voyant d’un assez bon œil la politique participative qui émerge aujourd’hui à Paris, il n’hésite pas pour autant à déclarer que le projet urbain parisien ne peut se résumer qu’à cela, car « Si on faisait un sondage sur Paris, en demandant aux habitants ce qu’ils veulent comme type d’habitations, la plupart répondraient « De l’haussmannien et des terrasses« ». Militant au contraire pour un droit à laisser des traces de notre époque et de notre culture au sein de la capitale et qui seraient autre chose « que des musées réalisés par des architectes stars », Cyril Aouizerate préconise « un plan Marshall de surélévation de tous les immeubles parisiens y compris pour ceux qui sont classés ».
 
 

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