« Touristes, vous n’êtes pas les bienvenus ! »

Une formule qui tend à se multiplier en Europe, que ce soit à Venise, à Madrid ou dans certaines communes françaises. En cause ? On recense aujourd’hui dans certaines communes plus de 96% des logements comme résidences secondaires. Cela signifie qu’à certains moments de l’année, les locaux subissent une multiplication par 150 de leurs résidents. Un phénomène qui se répercute directement sur leur qualité de vie comme sur le prix de l’immobilier.

Pour mesurer ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, les statisticiens ont créé « le taux de fonction touristique » qui calcule la capacité d’hébergement en fonction de la population résidente à l’année. Et ce sont les régions de montagnes, les Alpes et les Pyrénées, qui remportent les plus grosses évolutions.

Un village, Germ, sort du lot !

Situé au cœur des Pyrénées, il accueille un maximum de 6.121 visiteurs pour 41 habitants. Soit une multiplication par 150 du nombre d’habitants. Ce village détient le record de logements secondaires, soit 96% du parc local. A cause de la pression exercée par le tourisme de masse, ces résidences deviennent plus rentables pour leurs propriétaires en étant louées de manière saisonnière. De fait, cela prive les locaux d’y vivre à l’année et de quitter le village. Un phénomène, en somme, qui contribue à vider nos territoires de leurs activités et de leurs populations.

Un environnement menacé

Autre ombre au tableau, les locaux craignent pour leur environnement naturel. Par exemple, pour accueillir le tourisme de masse, les stations littorales ont lancé des grands plans de construction qui consiste à bétoniser les littoraux. Béton et Asphalte couvrent aujourd’hui les bords de plages françaises.

Si les craintes locales sont légitimes, comment inciter les touristes à prendre conscience de l’écosystème qu’ils intègrent. Si ces derniers coupent de leur quotidien, ils entrent dans celui d’un autre. Comment trouver un équilibre entre touristes et locaux ? Comment réguler les flux touristiques sans priver une part des ménages français du droit au tourisme ? Doit-on désynchroniser notre société ?