Imaginez une ville où tous les bâtiments ternes se transformeraient en rose pendant la nuit. Dans le monde grisâtre d’aujourd’hui, que donnerait un peu de pastel dans nos vies ?

Selon Stephanie Lichtenfeld, être exposé à la couleur verte  «active le type de processus mental pur et ouvert requis pour accomplir des tâches créatives» . Les couleurs auraient donc des effets sur nos esprits ? Et si du jour au lendemain, nous repeignons la plus grande partie de notre espace visuel en rose qu’adviendrait t’il ?

Le rose est aujourd’hui synonyme de tendresse, de charme, et de beauté. On pourrait donc dans un premier temps imaginer, qu’une ville rose serait une ville remplie d’amour et de plaisirs enfantins. Une ville bonbon en quelque sorte. Or, que se cache réellement derrière la couleur aux apparences si niaises ?

Remontons le temps de quelques siècles. Pendant le Moyen-Âge et la Renaissance, le rose est virile. Ce dérivé du rouge est utilisé par les chevaliers comme bas de chausse. En 1606 , le peintre Brunel Jacob peint Henri IV en Mars, dieu romain de la guerre en portant une tunique pastel.

crédit: RMN-Grand Palais (Château de Pau) / Didier Sorbé.

Un peu plus tard en 1960, le rose fait partie de la palette graphique du mouvement « Flowers Powers » . Cette couleur vient défier les codes établis, nuance de contestation, les rocks stars comme Hendrix ou Jagger l’arborent fièrement.

Alors, une ville rose ne serait-elle pas la ville contestataire ? Loin de notre naïve vision, c’est la ville du changement, où chaque bâtiment serait un cri pacifique contre les erreurs du passé, pour construire le monde de demain.

« La vie en rose », on comprend mieux pourquoi madame Piaf la chantait avec autant d’entrain…