Lorsque l’on recherche les villes les plus écologiques, certaines reviennent souvent, notamment les villes nordiques comme Oslo, Copenhague, Stockholm, Reykjavik. Quels sont leurs points communs ? Soyons clair, il n’y a pas une seule ville écolo, ni une seule recette pour la construire, celles-ci sont bien sûr multiples ! Mais en sélectionnant les villes les plus en pointe sur le sujet, on peut trouver des aménagements récurrents et fondamentaux de la ville durable.

Plus de nature en ville !

La végétalisation des rues et des bâtiments est un fait récurrent de la ville écologique. C’est souvent la première approche des villes pour devenir plus écologique, celle de développer la nature en ville. Les années se faisant de plus en plus chaudes, l’absence de végétaux engendre des îlots de chaleur qui rendent les villes de moins en moins agréables à vivre. De plus en plus, les municipalités prennent des mesures pour laisser plus de place à la nature entre les constructions, dans les rues, sur les murs et les toits.

L’implantation de la nature en ville pourrait aussi permettre de réduire le manque de biodiversité des zones urbaines, dont la croissance est nuisible à certaines espèces locales qui sont contraintes de s’adapter ou de disparaître comme les renards dans certaines villes anglaises. Une ville dotée de nombreux espaces de nature peut être au contraire un havre de paix pour certaines espèces, comme les abeilles.



L’écoquartier, matérialisation de la ville écologique ?



Pour aller plus loin dans la démarche, et ainsi construire des villes plus durables, un aménagement est devenu très populaire pour la transition écologique des villes partout dans le monde : l’écoquartier. En France, ces projets fleurissent un peu partout, mais attention à la confusion entre le label EcoQuartier et le terme de communication dans certains projets immobiliers qui ne garantit aucune performance énergétique.



En terme de transition énergétique, ces villes sont notamment très impliquées dans la construction de bâtiments à basse consommation, voire à énergie positive. Ce n’est pas un hasard car le secteur qui consomme le plus d’énergie est celui du bâtiment, avec environ 40% de la consommation énergétique en France.



C’est pourquoi les villes écologiques construisent de manière à consommer le moins possible, mais aussi à rentabiliser la surface, en ajoutant des panneaux solaires sur les toits par exemple. Reykjavik bénéficie dans le domaine énergétique d’un atout majeur, la géothermie qui lui offre presque 100% de sa production électrique. Dans d’autres villes, d’autres moyens de production énergétiques sont mis en place, via la biomasse, parfois directement issue des déchets du quartier comme par exemple en Suède.




De la ville durable à la ville zéro carbone ?




Comment changer les villes dans leur ensemble et non plus par petites touches avec l’implantation de nouveaux quartiers éco-conçus ? Car, l’objectif à terme est bien d’aller vers un modèle de ville écologique et carboneutre, c’est à dire qu’elle n’émettra pas plus qu’elle ne peut absorber afin de ne plus produire d’émissions de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère.



L’utilisation de mobilités propres, et notamment du vélo en milieu urbain, est un autre point central de la ville écologique. Le vélo personnel, mais aussi à travers les services de vélos en libre service, s’est largement popularisé dans les grandes agglomérations alors qu’il était encore peu courant en ville en dehors de certains pays fous de vélos comme les Pays-Bas. Cette nouvelle mobilité a une influence énorme sur la ville, avec la mise en place de pistes cyclables à la place de certaines routes.



On assiste aussi au retour du tramway qui avait été abandonné au profit de la voiture, celle-ci est d’ailleurs la plupart du temps bannie de la ville écologique. L’objectif est de rendre la rue aux habitants et surtout aux enfants en créant des quartiers résidentiels dans lesquels les espaces publics peuvent être investis.



D’ailleurs, dans ces villes écologiques, on retrouve la mise en place d’un système performant de recyclage, avec beaucoup plus de tri selon les types de déchets. Il n’est pas rare dans les villes écologiques de posséder plusieurs poubelles. Cela démontre l’importance de la participation citoyenne au projet écologique.



La recette des villes écologiques n’est donc pas simple, elle est un mélange subtil de différentes mesures et décisions. Son succès repose souvent sur une cohérence avec le besoin des territoires, une appropriation forte par les habitants et des solutions inventives qui s’inscrivent dans le temps en proposant des alternatives bénéfiques aux acteurs du territoire.