Un symbole oublié…

Nous sommes à la métropole du bout du monde, “là où la Terre se finit” : à Brest, dans le Finistère. Connue surtout pour son port militaire et son temps grisonnant, la cité brestoise fait aujourd’hui parler d’elle pour sa prison appelée Pontaniou. À l’abandon depuis plus d’une trentaine d’années, elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène à la recherche de riches investisseurs pour se faire peau neuve. Située en plein cœur du quartier rive droite, à Recouvrance, là où les engins mécaniques s’activent depuis déjà quelques années pour rénover et métamorphoser le quartier tout entier, la prison abandonnée est restée inerte et figée dans le temps. Malgré les divers projets NPNRU engagés, la sortie de terre d’un éco-quartier, et le projet monumental de rénovation urbaine des anciens ateliers navals des Capucins, qui accueillent aujourd’hui le célèbre téléphérique urbain brestois et une scène commerciale et culturelle conséquente, rien n’a été prévu pour la prison de Pontaniou qui est restée en marge des décisions programmatiques.

Pourtant, elle est un symbole historique du secteur rive-droite et même de la ville toute entière. Construite entre 1805 et 1810, cette prison maritime était l’ancienne maison d’arrêt de l’arsenal de Brest avant de devenir prison d’État en 1952. Elle est donc l’un des bâtiments les plus anciens de Brest, l’un des seuls rescapés des bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui auront détruit la quasi-totalité de la ville. Durant cette période sombre, l’édifice sera d’ailleurs réquisitionné par les Allemands pour y enfermer les résistants, qui seront par la suite déportés ou fusillés. À la fin de la guerre, Pontaniou reprendra sa fonction de prison civile mixte avant d’être définitivement fermée pour insalubrité en 1990, alors que 180 détenus s’y entassaient de six à huit dans des cellules humides aux murs suintants et éclairées à la lumière artificielle sans grandes aérations.

© Nathan Rémond

© Nathan Rémond

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