Couv Zabou

 

Avec ce nouveau portrait je suis vraiment enchantée de vous parler de Zabou, une jeune artiste dont je suis le travail depuis plusieurs années maintenant. Je l’ai découverte d’abord sur le net puis dans la rue, avec une magnifique œuvre sur un mur de Marseille. J’ai donc été ravie qu’elle accepte de répondre à quelques questions pour que j’écrive ce billet. Pour la rencontrer, je vous emmène à Londres.

 

Ses débuts dans l’art urbain

 

Zabou est une jeune artiste de 25 ans. Elle a grandi à Saumur dans le Maine et Loire mais vit à Londres depuis 4 ans et demi. Zabou est tout simplement son diminutif depuis qu’elle est toute petite. Il était donc tout naturel qu’elle le garde comme nom d’artiste.

 

Zabou dessine et peint depuis toujours et tous les jours. Pour elle, il n’existe pas de jour sans création. C’est pourquoi elle a fait des études artistiques qui lui ont permis d’explorer toutes sortes de techniques et de media. C’est à l’occasion de son déménagement à Londres pour préparer un master qu’elle découvre la scène graffiti et streetart. Il faut dire que les villes où elle a vécu auparavant étaient très « propres ». Il y a très peu (ou pas…) d’art urbain à Saumur. Pas simple de bomber sur les murs de château !

 

A Londres, elle découvre que l’art est absolument partout dans la rue et de grande qualité. Elle est très impressionnée et ça lui donne envie d’essayer à son tour. N’y connaissant absolument rien, elle achète des bombes pour aller faire quelques « tests » sur des murs légaux. Puis, comme elle sait dessiner, elle se met au pochoir. C’était en 2012. Depuis, elle ne s’est plus arrêtée !

 

Une artiste engagée

 

Zabou adore peindre dans la rue pour plein de « bonnes » rasions ! Déjà, elle trouve que c’est « bien plus fun » que chez soi sur une toile. Ensuite, il y a le challenge des difficultés techniques : les surfaces en général peu uniformes, les conditions météorologiques pas forcément idéales, le risque lorsque c’est illégal…

 

Peindre dans la rue c’est aussi, et surtout, partager un moment avec les gens qui passent. Cela crée toujours des rencontres imprévues et parfois fortes. Elle a également l’impression de contribuer à un espace commun et d’agir sur l’environnement urbain lorsqu’elle réalise ses pochoirs sur les murs. Enfin, c’est la plus belle façon de montrer son art à tous et gratuitement.

 

Zabou n’est pas trop dans la recherche de la beauté. Pour elle, le streetart est un moyen de se réapproprier son environnement et d’en faire quelque chose d’intéressant visuellement mais également au niveau des idées. Parfois, elle essaie d’utiliser l’environnement pour faire passer des messages sociaux ou politiques. Elle accepte l’idée d’être une artiste engagée.

 

Ainsi, en 2014, avec 40 autres artistes, elle avait participé au projet « Brandalism ». Il consistait à faire une « art attaque » sur 365 espaces publicitaires en même temps à travers l’Angleterre pour les remplacer par des œuvres d’arts critiques de la société de consommation et pour les droits de l’Homme.

 

« Depuis l’année dernière je développe plus d’œuvres qui interagissent avec leur environnement et s’en jouent. Comme des mains géantes qui animent un bâtiment, comme si celui-ci était vivant ».

 

Sa technique : pochoir et « free-hand »

 

Zabou utilise une technique qui mélange pochoir et ‘free-hand’. Le pochoir apporte une ligne nette, qui est combinée avec des fondus/des ombres faites à main levée. Elle fait aussi des dégoulinures, des « splashs » ou le rouleau. Elle utilise principalement le noir et blanc rehaussé de quelques couleurs.

 

Sur son ordinateur, elle commence par réaliser un dessin sketch (esquisse) de ce qu’elle veut faire. Cette étape lui demande 1 à 5 heures de travail. Vient ensuite le découpage de pochoir qui peut demander jusqu’à 30 heures de travail ! La dernière étape est la peinture sur le mur. Selon la taille de l’œuvre, elle peut y passer quelques heures comme plusieurs jours.

 

Dans la rue, elle ne peut pas improviser. Elle doit forcément préparer le pochoir avant. Effectivement, difficile de l’imaginer entrain de faire ses découpages installer sur un trottoir ! Donc, avant de réaliser le pochoir, elle prend une photo du mur sur lequel elle va le réaliser pour avoir les dimensions et planifier ce qu’elle va faire.

 

Pour créer, elle s’inspire de tout ce qui se passe autour d’elle, ce qu’elle lit, regarde, entend ou ressent… Les idées peuvent naître en une heure et d’autres fois maturer pendant des mois avant que vienne le déclic et qu’elle trouve ce qu’elle va faire. Elle ne s’inspire pas du travail d’un artiste en particulier. Mais elle suit l’évolution de nombreux artistes, comme Levalet, Kashink, Madame ou encore Vinie. C’est inspirant et ça donne envie de créer encore plus.

 

Zabou en images

 

Retrouvez l’ensemble du travail de l’artiste sur son site : http://zabou.me/

 

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