« La vie citadine est libératrice » nous a appris la loi médiévale allemande. En effet, la vie urbaine est le lieu même des échanges sociaux, culturels, politiques, générationnels, commerciaux puisqu’elle concentre la diversité au sein d’un espace réduit : l’espace public qui est le sien. Bien que certaines politiques hostiles à des installations non-conventionnelles de populations marginales voient le jour, la ville reste un lieu d’hospitalité au travers de ses espaces extérieurs pour tous ceux qui ont la patience d’explorer ses possibilités d’accueil. De nombreuses innovations et manifestations culturelles nous poussent à vivre nos espaces urbains pleinement, en passant de plus en plus de temps à l’extérieur de nos logements. Alors, comment et pour qui est pensée cette ville du dehors, et surtout qui la pratique ?
Du mobilier pour se retrouver ensemble dehors
L’adoption du smartphone par la grande majorité des citadins a bouleversé nos modes de vie dans nos rapports au temps et à l’espace. Nous n’avons plus besoin d’ancrage et pouvons à loisir acheter à manger autant que louer un hôtel pour nos prochaines vacances en marchant dans la rue. Autrement dit sans avoir besoin d’un espace et d’un temps particulier. Dans cette perspective, les nouveaux abribus parisiens proposés par JCDecaux début 2015 qui n’ont pas été au goût de tout le monde disposent d’une technologie non-négligeable. Munis d’un port USB qui permet de recharger son smartphone en attendant le bus, les citadins n’ont plus à faire face à l’éternel problème de batterie, et peuvent vivre toute leur journée pleinement et activement dehors.
L’agence d’innovation urbaine Softwalks a elle aussi vite compris la récurrence de nos moments d’attente et propose tout un panel de mobiliers qui viennent tous agrémenter nos périodes de latence. Softwalks propose ainsi des chaises transportables qui se clipsent facilement au gré d’un échafaudage ou d’un poteau de signalisation. L’agence va plus loin en proposant aux passants de se réunir autour du « counter »: cette table fonctionne sur le même modèle, s’adaptant facilement pour s’accrocher aux différents éléments urbains. Il n’a jamais été aussi simple de se retrouver autour d’un café entre amis en pleine rue !
Dans cette dynamique, les Amstelldamois ne sont pas en reste avec le projet Bankjes Collectief qui a vu le jour en 2014. Jesse et Cathelijn sont les initiatrices de ce projet simple mais efficace : se réunir le premier dimanche de chaque mois entre mai et septembre sur un banc au pied d’un immeuble. L’engouement de la population a été quasi-immédiat et le banc public a retrouvé son rôle, créateur de lien social. Le succès de ce projet s’explique d’une part par la simplicité de mise en œuvre et d’autre part parce qu’il répond à une réelle envie de retrouver de la convivialité dans nos modes de vie citadins.
Des événements culturels qui rassemblent
Mais, si nous sommes de plus en plus dehors, ce n’est pas seulement le résultat d’initiatives individuelles et de quartiers ; il existe une forte tendance à regrouper les habitants d’une même ville autour de rassemblements culturels.
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