La ville est surprenante et ne cesse de nous prouver qu’elle revêt plusieurs dimensions. La ferme londonienne souterraine, baptisée Growing Underground, continue de nous le prouver. C’est au cœur d’un ancien abri anti-aérien que le site a été cultivé. Il se compose de deux tunnels mis en parallèle. Alors qu’il devait être intégré le projet avorté de prolongement de la ligne de métro Northern, le site a été laissé à l’expérimentation.
Si le potager se situe à 33 mètres de profondeur, il constitue un atout incomparable pour la ville. En effet, les fruits et légumes peuvent y être cultivés tout au long de l’année. Aussi, sa localisation permet de ne rien ajouter à la densité actuelle et de ne pas jouer sur la pression foncière déjà forte.
Aujourd’hui, les jardiniers y ont adopté une technique de culture verticale. Ainsi, ils parviennent à produire jusqu’à 60kg de végétaux par jour. Ceux-ci sont cultivés selon les principes de l’hydroponie, qui constitue un circuit d’alimentation autonome en sels minéraux et d’autres nutriments essentiels.
Si ce projet est surprenant, révolutionnaire et apporte une vraie réponse aux défis de l’alimentation et de la densité, il pose tout de même une question environnementale. En effet, ces cultures sont développées dans un espace clos et noir. Cela signifie que la seule lumière que ces végétaux reçoivent est artificielle. La température est constante, maintenue à 16 degrés, ce qui permet d’éviter les parasites. Par exemple, la moutarde brune est consommable au bout de 10 jours contre 25.
Cela signifie que l’on produit plus en ville, mais cela signifie également que nous sortons nous productions de leur rythme naturel et biologique.