Ces dernières années, le Belize, pays situé aux frontières du Mexique et du Guatemala, et donnant sur la mer des Caraïbes, a lancé plusieurs initiatives pour protéger ses ressources naturelles. Aujourd’hui, 37.7% de sa superficie bénéficie d’un certain degré de protection, à l’image de la nouvelle “forêt maya du Belize” qui était jusqu’à peu propriété de l’entreprise nord-américaine Forestland Group, exploitant durable de la forêt. Lorsque le groupe a mis en vente cette fraction de la forêt tropicale, les différentes organisations environnementales du pays se sont inquiétées d’un probable rachat par des grands groupes industriels qui souhaitent développer la monoculture. Une coalition s’est alors formée pour racheter le terrain et empêcher la déforestation comme le rapporte le Guardian.
Cette forêt de 950km², qui fait partie d’un ensemble bien plus large de 150 000km² est un réservoir de biodiversité où sont désormais protégés des fauves comme les jaguars, ocelots, pumas, margays, jaguarundis, des singes comme des atèles et des alouates ou encore plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux vivent dans cette forêt tropicale. De plus, la forêt permet évidemment de réduire l’impact de la crise climatique puisqu’elle retient d’énormes quantités de carbone.
Forêt tropicale au Belize ©Siempreverde22 / Getty Images
Mais cette forêt “maya” présente également un intérêt culturel pour ce même peuple. En effet, lors de l’achat par le Forestland Group, la zone a été fermée aux populations civiles alors qu’elle contient un important héritage culturel maya autour des cenotes, gouffres remplis d’eau au caractère sacré. En plus d’y développer une agriculture de subsistance durable et des missions scientifiques, les organisations nouvellement propriétaires insistent alors sur l’importance d’intégrer la communauté locale, notamment en développant un écotourisme de faible impact.Le rachat des forêts par des philanthropes ou des groupes de protection environnementale va-t-il se généraliser dans le futur ? On observe dans tous les cas des dynamiques similaires en Essonne, où le département rachète des espaces naturels sensibles pour les protéger de l’urbanisation.
Photo de couverture « Forêt au Belize » ©THP Creative / Canva