En Bretagne, un des sujets majeurs des élections régionales tourne autour de l’exode urbain et de la multiplication des résidences secondaires, notamment depuis l’année dernière. Que ce soit dans les grandes villes, sur les côtes mais aussi récemment dans les territoires ruraux, les prix de l’immobilier flambent, et on observe une balnéarisation des littoraux qui empêche les ménages à faibles revenus d’acquérir un logement. Si la plupart des candidats au scrutin de juin proposent de s’appuyer sur des dispositifs déjà existants pour lutter contre ce phénomène — que ce soit des aides à la rénovation du bâti ancien, ou le recours à une foncière — le militant écologiste Nils Caouissin a une idée plus radicale en tête.
Anciennement porte-parole de l’Union Démocratique Bretonne, le professeur d’histoire-géographie a lancé une proposition qui a fait l’effet d’une bombe : l’instauration d’un statut de résident breton. Si celui-ci venait à être mis en place, il faudrait pouvoir justifier d’avoir résidé plus d’un an dans la région pour prétendre devenir propriétaire d’un logement dans les villes où le taux de résidence secondaire dépasse le seuil des 20%.
Inspirée du parti indépendantiste corse Corsica Libera, cette proposition est vue d’un très mauvais œil de la part de la quasi-totalité de la classe politique bretonne. Celle-ci, en plus de douter de son caractère constitutionnel, n’apprécie pas le caractère nationaliste de la mesure, et souligne l’apport économique de ces nouveaux résidents. Cependant, la candidate Europe Ecologie-Les Verts pour la région Bretagne, Claire Desmares-Poirrier a proposé de l’expérimenter, et a intégré Nils Caouissin comme tête de liste dans les Côtes-d’Armor.
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