Vous l’imaginez bien … suite à l’apparition de ce gigantesque phallus bleu, la réaction des résidents du quartier ne s’est pas fait attendre ! L’oeuvre nommée « Fuck the World » s’est très rapidement retrouvée recouverte d’un message de protestation « Keep your penis inside ».
Même si cette fresque de street art a beaucoup amusé certains passants, les riverains se sont sentis offensés, trouvant l’image dégradante. Alors qu’elle avait pour objectif de lancer un débat sur la sexualité, le corps et le genre, les propriétaires de l’immeuble ont annoncé que l’oeuvre sera repeinte prochainement en réaction aux différentes plaintes des habitants et autorités locales, qui ont notamment insisté sur la présence d’une école maternelle à proximité.
Ce ne sera pas la première fois pour l’artiste qui avait déjà réalisé la même fresque, cette fois en rose, dans le quartier de Manhattan à New York. Même destinée tragique pour ce premier essai rapidement recouvert de peinture blanche par les autorités. Avec cette récidive en Suède, son pays natal, l’artiste pensait que l’oeuvre serait pourtant bien mieux accueillie.
Autre exemple, partons à Bruxelles et ses environs, où depuis 2013, plusieurs fresques artistiques sexuelles ont aussi fait leur apparition. Là-bas aussi un pénis a fait débat. Peint à Saint Gilles, il est devenu emblématique et on a même dessiné une vulve juste à côté, sur des bâches de chantier. Alors que le phallus allait être effacé en 2016, 3 452 habitants ont voté une pétition pour le sauver. La commune a finalement fait marche arrière mais pour des raisons financières et de peur qu’une fois le mur repeint, celui-ci soit investi par une représentation encore plus choquante. Le pénis est donc toujours sur le mur, même s’il avait été envisagé de le cacher par un panneau publicitaire ou une oeuvre plus consensuelle.
Qu’on le trouve beau ou laid, choquant ou non, l’art dans la rue a toujours fait débat. C’est d’autant plus vrai quand il s’agit de sexe. Cela nous rappelle d’ailleurs le scandale du plug anal installé en 2014 par l’artiste Paul McCarthy place Vendôme à Paris, qui avait été vandalisé. Des réactions très variées, du rire au rejet, qui questionnent l’image du sexe dans la ville et lance une réflexion sans fin : la ville doit-elle ne pas choquer et être aseptisée ? Le débat reste ouvert.