Est-ce qu’on peut dire que les centres des villes moyennes sont aujourd’hui dans un état de dépression au sens psychanalytique ?
Si on envisage le centre-ville comme une entité, alors on peut envisager de le coucher sur le divan pour détecter d’éventuelles névroses. Le coeur de ville concentre à l’origine les fonctions principales de la cité. C’est aussi souvent l’embryon de la ville qui porte l’ADN de la cité future. Leur évolution fait qu’on passe souvent d’un centre à plusieurs centres. C’est ce qu’on appelle le polycentrisme dégénératif : le centre-ville perd de sa suprématie au bénéfice des autres centres d’activité que sont les centres commerciaux, ou autres zones d’activités. Je dirais donc que certains centre-villes sont confrontés à une sorte de crise de la quarantaine, en quête d’identité avec un besoin de reconversion professionnelle. Face à la concurrence des autres centres, le coeur de ville peut en effet tomber dans une forme de déprime.
Être conscient de son identité joue un rôle fondamental pour sortir d’un état de dépression, est-ce que travailler sur l’identité d’une ville est une thérapie viable pour sortir les centres urbains de cette dévitalisation ? Quel rôle pour les habitants ?
Cette crise nécessite effectivement une introspection des centre-villes pour comprendre qui ils sont. Les villes d’aujourd’hui se ressemblent toutes. Les commerces sont tous les mêmes, la réglementation lisse toute aspérité identitaire. Aller chercher dans son histoire ce que sont ses propres éléments identitaires permet d’écrire une réalité susceptible d’embarquer les habitants vers un avenir enchanteur et fédérateur.
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