Nous sommes fin Juin 2030 et la température moyenne a augmentée d’une dizaine de degrés sur les dix dernières années. Mais comment nos villes se sont adaptées à cette hausse? Quelles stratégies ont-elles adoptées pour minimiser l’impact des îlots de chaleurs urbains sur le bien-être en ville?
Montpellier, une ville verte
C’est dans le Sud de la France, à Montpellier, que nos journalistes se sont rendu en premier lieu pour étudier le fonctionnement de la ville face à ces fortes augmentations de températures. Située dans une espace géographique au climat méditerranéen, Montpellier connaît les épisodes de forte chaleur depuis de nombreuses années, et s’y est déjà préparé à travers différents processus et aménagements urbains.
En effet, urbanistes et architectes ont planché sur le sujet et déjà travaillé sur ces problématiques liées au climat, en apportant une meilleure circulation de l’air en ville pour lutter contre les îlots de chaleur urbain et ainsi permettre une meilleure aération des rues. En 2019, dans un éco-quartier de la ville, 1200 logements ont été disposés de façon à profiter de la fraîcheur du fleuve à côté. À l’arrivée, le ressenti au sein de ce quartier est inférieur de 10°C par rapport à la température extérieure à celui-ci !
Montpellier est également la ville de France la plus armée pour affronter la canicule de par l’importante présence d’espaces arborés et végétalisés, ces derniers permettant de se protéger de la chaleur en rafraîchissant l’air, ce qui permet de réguler l’effet d’îlot de chaleur. La ville est donc déjà bien armée depuis quelques années pour minimiser les nuisances de ces épisodes caniculaires.
Mur végétalisé du Musée du Quai Branly – Crédit photo ©Jean-Pierre Dalbéra via Flickr
En 2030, face à ces augmentations constantes de la températures, les mesures prises actuellement pour faire face aux îlots de chaleur sont encore montées d’un cran. La ville de Montpellier prend un nouveau tournant et continue dans cette dynamique. Elle devient la ville la plus verte de l’hexagone en proposant de nombreuses structures et bâtiments végétalisés, mais aussi des parcours fraîcheur en pleine ville. Avec des canicules allant jusqu’à 50°C pendant l’été, la municipalité a décidée d’agir en conséquence. En partenariat avec les habitants et les cabinets d’architectes locaux, elle a réalisée de nombreux projets issus de l’architecture bioclimatique, qui viennent s’inscrire dans les enjeux de la ville concernant la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. La ville de Montpellier, qui s’est fondée sur une approche méditerranéenne pour pallier à ces pics de chaleur estivale, est devenue un exemple pour le pays en matière d’innovations et de mesures prises pour limiter l’impact des fortes températures sur la vie quotidienne en ville.
Strasbourg
Quant à elle, la ville de Strasbourg s’inscrit dans un climat plus continental que Montpellier. Elle connaît d’importantes phases de canicule depuis longtemps et elle s’est déjà armée pour répondre à cette problématique. En juin 2019, les températures étaient proches de 40°C et la ville avait mis en place un système de circulation différenciée des véhicules, en raison d’un important épisode de pollution atmosphérique engendré ces fortes chaleurs.
Outre ce processus alterné, les préfectures des deux départements avaient annoncé l’abaissement de la limitation de vitesse de 20km/h sur les réseaux autoroutiers, ainsi que les routes à chaussées séparées. Seuls certains véhicules de type électronique pouvaient alors circuler librement au sein de la métropole strasbourgeoise. En restant dans cette dynamique de réduction de la circulation et de limitation de la pollution atmosphérique pour contrer les fortes chaleurs, la municipalité avait également incité les utilisateurs de voiture à prendre les transports en communs en proposant des trajets gratuits aux usagers.
Strasbourg – Crédit photo ©Jean-Pierre Dalbéra via Flickr
Ainsi, Strasbourg a depuis maintenant plusieurs années déjà mis en place des dispositifs pour une meilleure qualité de vie en été en axant sur la réduction de la place de la voiture en ville pour préserver la qualité de l’air. Aujourd’hui, en 2030, la ville a franchit un nouveau cap. Connue depuis longtemps comme une ville où la pratique du vélo est omniprésente, la municipalité a fait le pari de rendre le centre et ses quartiers avoisinants totalement piétonniers et cyclistes. Le calme règne et le vélo est devenu le moyen de déplacement le plus utilisé à Strasbourg.
Dans une configuration climatique où les pics de chaleur peuvent atteindre les 50°C en été, réduire totalement l’usage des véhicules automobiles dans une grande partie de la ville est une solution innovante qui fait du bien aux strasbourgeois et qui réduit considérablement les effets de forte chaleur urbaine. La ville n’a cependant pas oubliée les travailleurs provenant des périphéries. Elle a mis à leur disposition de nombreux de parkings-relai périphériques leur permettant de garer leur voiture et de joindre le centre en vélo.
Vélo dans Strasbourg – Crédit photo ©Ralf Roletschek via Flickr
Strasbourg connaît donc aujourd’hui une révolution de ses modes de transports. Tout au long de l’année, le vélo représente la part modale la plus importante. À travers ces démarches de réduction de la pollution et d’amélioration de la qualité de l’air, Strasbourg combat efficacement les fortes chaleurs estivales et permet à ses habitant de profiter au mieux de la ville même en période de canicule!
Brest, la nouvelle destination balnéaire en vogue ?
Avec sa situation géographique particulière, la ville de Brest n’a jamais vraiment souffert des problèmes caniculaires qu’ont pu connaître les autres métropoles françaises. Le 27 juin 2019, la ville bretonne avait connu son record historique de température en approchant les 34°C. Depuis, avec l’augmentation des températures et l’omniprésence des épisodes caniculaires en été en France, Brest connaît désormais elle aussi ce phénomène de réchauffement. Cependant, de part sa situation géographique, la ville côtière est rafraîchie de manière régulière par la mer et son effet climatiseur.
Aujourd’hui, en 2030, alors que la quasi totalité des métropoles et villes françaises peinent à se rafraîchir lors des canicules, la capitale finistérienne attire elle, de plus en plus de touristes l’été ! Restée beaucoup plus fraîche que ses homologues françaises, en atteignant un “petit” 40°C grand maximum aux pics de canicule grâce son climat océanique, la ville de Brest s’est vue devenir la nouvelle destination estivale préférée de la population française à la recherche d’un peu plus de fraîcheur.
En effet, depuis 2025, une horde de touristes se rue sur la pointe bretonne dès le début des épisodes caniculaires, ce qui n’est pas sans conséquences pour la ville. Depuis ces fortes températures, le développement économique de Brest n’a jamais été aussi important et la ville ne cesse de se développer. Et cela, tant par ses infrastructures économiques que par ses activités touristiques, ce qui fait qu’elle est devenue un véritable hub économique attractif qui voit sa fréquentation augmenter constamment.
Plage de Brest – Crédit photo ©Claude PERON via Wikipédia
Aidée par sa situation géographique et les effets de climatisation naturelle apportée par l’océan, Best a su tirer profit de ce réchauffement climatique et s’impose aujourd’hui comme une ville attractive au fort potentiel économique.
Depuis les 20 dernières années, avec l’augmentation de la chaleur urbaine et des épisodes de canicule, nos villes françaises ont été contraintes de s’adapter et de repenser leur fonctionnement pour préserver la qualité de vie de leurs habitants. Développement des mobilités douces, végétalisations, architecture bioclimatique… De nombreux procédés se sont développés dans un soucis de développement durable, pour faire face à ce réchauffement climatique qui ne cesse de s’accroître. Espérons toujours plus de fraîcheur dans nos villes en été !
Photo de couverture ©Tobias Zils via Unsplash