Depuis la catastrophe du 5 novembre avec l’effondrement de bâtiments, l’habitat indigne fait l’actualité à Marseille. Le drame aurait pu être évité suite au signalement d’une fissure par une habitante et suivi par un rapport d’expertise concluant, le 19 octobre 2018, un état de “péril grave et imminent”. Mais alors pourquoi ce rapport ne s’est pas suivi d’effets ? Malgré cet état plus que préoccupant, les mesures demandées pour réaliser des travaux et pour empêcher les habitants d’occuper les lieux n’ont été que d’une urgence relative et partielle.
Deux jours après l’effondrement des trois immeubles de Marseille, c’est un autre immeuble, à Charleville-Mezières qui s’est écroulé sans faire de blessés cette fois. Les secours avaient été interpellés par l’unique habitante de l’immeuble, seulement une heure avant l’accident. Son appel lui a sauvé la vie.
Suite aux conséquences d’un manque de clairvoyance et de rigueur quant à l’état d’un immeuble et aux mesures à prendre pour prévenir ce type de tragédie, les citoyens se mobilisent donc pour dénoncer l’habitat indigne. Avec le hashtag “balance ton taudis”, ils participent eux-mêmes à l’inventaire des logements, voire des immeubles en état d’insalubrité chronique. Une enquête citoyenne sur l’habitat indigne marseillais a même été publiée sur twitter (suivez ce lien pour y participer). Tout en restant anonyme, il est possible d’y indiquer l’adresse d’un bâtiment et son état de détérioration.
Cette enquête a été mise au point grâce à un partenariat entre le journal lamarseillaise.fr, Emmaüs Pointe-Rouge, le Donut-Infolab et Droit au logement. Ces acteurs utiliserons ces données pour faire un état des lieux de l’habitat insalubre et débattre, au sein du journal, des futures mesures à prendre.
Cette mobilisation citoyenne n’est pas un phénomène isolé. Un élan de solidarité qui suit la lancée des hashtags Metoo et Balancetonporc. Grâce à l’efficacité de la technologie et des réseaux sociaux, des personnes se mobilisent pour demander plus de transparence et d’actions pour éviter des drames comme celui de Marseille. Ainsi, ces méthodes illustrent une nouvelle forme d’implication citoyenne par le numérique.
Photo de couverture : Marseille, France – Crédit ©Bastien MARIE via Unsplash