La plupart du temps, ce genre de larcin est le fait de personnes qui souhaitent obtenir un « trophée », une preuve de leur audace aux yeux des invités qui viendraient déjeuner chez elles. Justement, le principe de ce genre d’activité est souvent de transformer cet élément de mobilier urbain et public, en mobilier privé. Et les idées ne manquent généralement pas : tables basses, mobilier de jardin, supports d’horloge, cadeaux d’anniversaire ou même simple décoration murale, toutes les excuses sont bonnes pour trouver une utilité au mobilier dérobé !
Que peut donc bien signifier un tel attrait pour les éléments de la ville, au point de s’exposer à des (courses) poursuites judiciaires ? Au-delà de l’aspect budgétaire relativement attractif (comptez une dizaine d’euros, c’est-à-dire le prix d’une clé à pipe), l’intérêt est certainement également territorial : s’approprier le territoire public urbain pour l’intégrer à son domaine privé démontre une volonté inavouée de posséder la ville, et d’en faire la promotion à travers d’innovantes conceptions.
En plus de s’approprier l’urbain, cette tendance démontre un attrait particulier pour le monde urbain : la décoration du logement, langage personnel de l’habitant, démontre une réelle attractivité pour les éléments quotidiens qui « font » l’urbain et qui a priori n’ont pas une ambition décorative.
Bien sur, cette pratique est interdite, coûteuse pour la ville, dangereuse pour les automobilistes et à ne surtout pas reproduire ! Nous n’avons pourtant pas pu nous empêcher d’illustrer ce phénomène par quelques exemples de conceptions à base de mobilier urbain :