Créé en 2015 par Joe Robertson et Joe Murphy, deux dramaturges anglais, The Good chance theatre a vu le jour à Calais en réponse à la politique de fermeture des frontières à l’égard des migrants. Pour déployer leur initiative, les artistes ont mis en place un dôme géodésique de 11 mètres de diamètre, présidé par une scène ouverte accueillant toute sorte de spectacles. De Porte de la Chapelle à Jean Quarré dans le 19ème, le dôme se déplace pour s’installer dans les zones d’urgence grâce à un partenariat avec Emmaüs Solidarité.



L’association a commencé par des soirées festives avec des pièces de théâtre, des concerts et autres spectacles. Progressivement, d’autres artistes se sont joints à la troupe afin de proposer des cours de chants, de musique, de peinture, de théâtre aux réfugiés et autres migrants. Une programmation d’ateliers est proposée du mardi au samedi, par une équipe d’artistes bénévoles formée par un professionnel.
Le dôme peut accueillir jusqu’à 150 personnes. Lors de représentations qui ont lieu dans le cadre d’autres événements, c’est jusqu’à 400-500 personnes qui peuvent assister aux spectacles. En dehors de la scène, il est également possible de se servir dans les matériaux artistiques à disposition comme de la peinture, des outils manuels, du papier mâché, etc.



Cet accès à l’art a pour objectif de redonner de l’espoir à des personnes en difficulté, ne serait-ce qu’en permettant de surmonter les traumas, et ainsi se relever face aux difficultés qu’ils doivent encore affronter au quotidien.
De même, l’initiative rassemble en proposant un lieu de partage accessible et ouvert à tous. Ainsi, au-delà de ces activités proposées, ce dispositif permet aussi d’offrir une oreille attentive et un lieu de solidarité sous la forme d’un refuge où l’on peut se sentir en sécurité et reprendre des forces après les épreuves vécues. Les activités sont diverses et il est également possible de partager un repas.



L’autre ambition de ce spectacle à ciel ouvert est de libérer la parole et promouvoir la liberté d’expression par le biais de l’art et du spectacle, et ainsi de raconter un peu l’histoire et les rêves de chacun.




Photos de la campagne de crowdfunding KKBB de l’association The Good Chance Theatre, ©Raphaël Hilarion



Pour être encore plus inclusif, un dôme de taille plus petite a été mis en place pour accueillir les femmes qui n’osaient pas rejoindre la troupe dans le dôme trop imposant et bruyant. Plus intimiste, le petit dôme facilite la confiance et la confidence sur des sujets plus difficiles. Cette initiative inclut aussi les destinataires des ateliers qui participent, en permettant de créer du lien entre les familles et les activités de l’association.



Le projet se voit comme un facilitateur de l’intégration des migrants sur les territoires permettant la création d’une communauté, mais aussi des liens entre les réfugiés et la société civile. Ces installations apportent de la culture mais sont surtout des actrices de terrain, en relation directe avec la vie au jour le jour des populations migrantes. Une initiative nécessaire et utile, pourtant le manque de financement était tel que l’association ne savait pas, encore le semaine dernière, comment installer ses infrastructures dans un nouvel emplacement tel que le Parc de la Villette. Heureusement, la campagne de crowdfunding KissKissBankBank, qui a prit fin le 24 novembre, a été un succès avec 114% de collecte réunie, ce qui rend possible de nouveaux projets et le déploiement de cette action. Pour information, il est encore possible de les supporter sur leur page internet dédiée. On souhaite beaucoup de succès à cette approche, en espérant qu’elle permette un réel vivre ensemble.



Photo de couverture: dôme installé au musée de l’immigration, ©Raphaël Hilarion