La pollution affecte l’environnement et la santé des habitants, et entraîne par conséquent des répercussions économiques sur la ville. Lutter contre elle est donc un enjeu sanitaire majeur qui demande des solutions efficaces et peu contraignantes. En dehors de la réduction de la pollution atmosphérique en provenance des transports, ils existent des solutions innovantes contribuant à réduire le taux de contamination de l’air. Parmi elles, des murs d’algues pour dépolluer Paris comme le propose les architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières de l’agence XTU Architects dont le premier bâtiment IN VIVO verra le jour dans le 13ème arrondissement de Paris.
Première façade productrice d’algues prévues dans le quartier rive gauche de Paris © XTU Architects
Les bio-façades consistent à utiliser l’environnement de la manière la plus naturelle possible pour bénéficier des avantages du milieu et apporter le meilleur confort aux usagers de l’architecture. Celles en algues fonctionnent par l’ajout de doubles vitrages remplis d’eau et de planctons tel un aquarium grandeur nature, cultivateur d’algues. L’intérêt est multiple puisque la récolte de ces algues par des tuyaux d’évacuation peut servir, dans un premier temps, à la consommation. En effet, on les utilise dans l’alimentation, les médicaments ou les cosmétiques. Ce procédé est pratique puisque les algues se reproduisent à vive allure grâce à un système de captation de la lumière incorporé dans les vitres: les photobioréacteurs. Les vitres deviennent vertes lorsqu’elles sont pleines vers la fin de la journée et sont vidées pour reproduire des algues le jour suivant. Le deuxième avantage de cette façade est sa fonction bioclimatique. En faisant office d’isolant, elles gardent la chaleur du soleil en hiver. Elle peut s’ouvrir en été et rafraîchir l’intérieur de la structure. Enfin, elles absorbent le CO2 ce qui participe à dépolluer la ville et à limiter la production de gaz à effet de serre.
Cette idée s’est inspirée de la nature par biomimétisme, notamment des interactions entre les êtres vivants de différentes espèces, permettant de mutualiser des besoins. Ce procédé nous mène vers des villes plus productives qui répondent elles-mêmes aux enjeux qu’elles créent et s’autorégulent tel un écosystème autonome. Son développement permettrait de limiter les effets d’une urbanisation croissante. D’ailleurs, il pourrait être une alternative intéressante aux métropoles chinoises ou bien un complément aux parcs urbains qu’elles imaginent déjà pour assainir leur air pollué.