Parmi les villes du Grand Ouest, la métropole de Rennes présentait son Nouveau Programme de Renouvellement Urbain pour les quartiers de Maurepas au nord et Le Blosne au sud est de la ville. Dans ce programme, le projet s’effectue en deux temps. Dans un premier temps les collectivités rattachées aux quartiers désignés doivent concevoir un projet durable qu’elles soumettent à l’ANRU, Agence Nationale de Renouvellement Urbain. Une fois les projets validés, la phase de mise en œuvre des projets débute. Le 16 février dernier, Rennes était la première ville française à signer sa convention de mise en œuvre.

Le NPNRU, Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain, que le Président François Hollande a lancé le 16 février dernier, vise à donner les moyens aux collectivités territoriales de lutter durablement contre les inégalités de toute nature. Lors du Forum, ce sont les orientations, maintenant validées par l’Anru, qui ont été présentées.

Le Blosne / Maurepas : des défis similaires pour deux formes urbaines distinctes

Les deux quartiers présentent des points communs. En effet, tous deux sont issus de la politique de Zones à Urbaniser en Priorité des années 60. Maurepas est au nord et Le Blosne est au sud. La particularité de la morphologie urbaine de Rennes est qu’elle ne possède pas de banlieue. Ces deux quartiers en perte d’activité ont donc l’opportunité de l’emplacement : chacun est situé à quelques minutes du centre-ville.

Les défis de ces deux quartiers sont similaires. Nous avons affaire à des quartiers en déprise. Alors que le Quartier du Blosne possédait 24.000 habitants dans les années 90, il n’en compte plus que 17.000 aujourd’hui. Nous sommes donc face à des quartiers en perte d’activité, avec des équipements vieillissants et une activité économique reportée sur les centres commerciaux.

Cette perte d’activité partagée est notamment due à un perte d’attractivité. Ces quartiers se paupérisent, un sentiment d’insécurité naît auprès des habitants et leur image extérieure se dégrade. Aujourd’hui Maurepas est le quartier le plus pauvre de Rennes et de l’ensemble de la Bretagne.

Si les défis liés à ces quartiers sont similaires, les formes urbaines de ceux-ci sont différentes. Ce qui implique des réponses sensiblement différentes.

Faire le lien par le transport : une spécificité rennaise

Depuis les années 80, le métro a été conçu comme l’un des leviers de la politique de renouvellement urbain de la ville pour ses quartiers prioritaires. Le quartier du Blosne a été relié au centre-ville grâce au tracé de la première ligne. Aujourd’hui, la deuxième ligne en projet permettra, de la même manière, de relier Maurepas. Ce qui offrira aux habitants de ce quartier une meilleure accessibilité à l’ensemble de la ville.

Pourtant, l’ouverture d’un métro n’est pas une solution. Sinon, le Blosne serait déjà sorti de cette perte de dynamisme. C’est pour cette raison que de nouvelles polarités doivent accompagner le projet en surface. Or, le Blosne n’a connu aucune transformation depuis 1985. Aujourd’hui, une nouvelle centralité va être créée dans ce quartier autour de la place de Zagreb, qui accueillera l’implantation de commerces. En parallèle, cette place doit devenir une place où l’ensemble des rennais ont envie de venir. Pour cela, le conservatoire à rayonnement régional y sera déplacé. On amène un élément emblématique de l’hyper centre dans ce quartier.

Pour ce qui est de Maurepas, les centralités seront définies autour des arrêts de métro. Des pôles commerciaux spécialisés seront développés en rez-de-chaussée. Il faut implanter ici ce qui existe nulle part ailleurs dans Rennes. Ces cellules seront donc réservées aux artisans.

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Future Place de Zagreb, le Blosne.

 

L’offre de logement et la promotion de la mixité sociale comme défis majeurs

Au cœur de ce projet, il s’agit de redonner une valeure attractive à des territoires mis à l’écart. Nous connaissons pourtant tout le risque d’un renouvellement urbain d’une telle ampleure : la gentrification. Ce phénomène désigne une transformation urbaine par laquelle les personnes les plus aisées s’approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés. Une évolution qui a pour conséquence d’exclure une part de la population plutôt que de leur offrir leur droit à l’urbanité.

Pour la métropole rennaise, la mixité, la cohésion et l’inclusion sociales ne doivent pas être des mots dans un discours. Pour eux, cela passe par un accès au logement pour tous et partout. Dans les quartiers de Maurepas et du Blosne, chacun doit pouvoir choisir de s’installer, de rester ou de partir. Il s’agit donc de savoir répondre à la demande de logements en proposant une offre diversifiée.

La politique défendue par la métropole de Rennes tend à réhabiliter, créer, mais pas détruire. Lors de la présentation du projet, le service d’urbanisme de la Ville de Rennes a donc affirmé vouloir mettre à disposition des habitants diverses formes de logements que sont les logements sociaux, les logements de mise en accession ou encore les logements destinés à la mise en location.

Pour assurer la mixité sociale du quartier, les projets travaillent également sur la diversité des formes de logements. Cela permettra en effet de répondre aux attentes des familles, en leur offrant de plus grandes surfaces vivables en ville.

Dans la perspective rennaise, la ville durable répond ici à deux valeurs. Le logement ne doit pas être considéré comme un bien de consommation quelconque, il faut l’encadrer et le surveiller. Aussi, le droit à la mobilité et l’accès au transport doit être offert à tous. Quand la seconde ligne de métro sera ouverte, 73% des rennais seront à moins de 5 minutes d’une station de métro. Des valeurs largement mises en avant dans le NPNRU de Rennes, qui devraient permettre à la métropole de retrouver un territoire équitable et durable.

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