Le site des Murs à pêches, classé historique, vaut le détour à lui tout seul. Sur une trentaine d’hectares s’étend ce lieu atypique marqué par l’ancienne production de pêches, alors réputée jusqu’à la cour royale, avant l’arrivée du train à vapeur et de la concurrence des régions du Sud. Désormais, le site est mobilisé par différentes associations qui proposent agriculture urbaine, réinsertion, ateliers pédagogiques… Ce véritable poumon vert de la ville de Montreuil se veut sanctuaire d’une biodiversité menacée par l’urbanisation. Afin de valoriser ce patrimoine naturel, le site propose une exposition de Land art, où petits et grands peuvent s’émerveiller des œuvres temporaires installées.
Cette exposition est à l’initiative de la vingtaine d’associations qui constitue le cœur d’action du site. Elles sont liées au sein de la Fédération des Murs à pêches et ensemble entretiennent les lieux. L’association TIGE (Travaux d’Intérêt Généreux en Extérieur) a impulsé cet événement pour “permettre de défendre l’existence de ce lieu et de soutenir les artistes franciliens”, annonce Fabienne Teussier-Monot, sculptrice et membre du jury du festival.
Ce festival se structure autour du thème du gypse, pierre utilisée pour la fabrication du plâtre, et notamment par extension des murs à pêches eux même. Parmi les expositions, on retrouve d’abord un bref rappel historique (qui vaut le détour) du site, des moulages des mains des membres associatifs réalisés par Caroline Polle, elle-même exposante, en guise d’hommage. Peu à peu, les oeuvres se dévoilent dans un parcours en labyrinthe, à travers lequel on découvre tantôt des empreintes de racines qui se mêlent à la végétation environnante, et rappellent la dimension temporelle du site historique, mais aussi un arbre fantôme en plâtre, un jardin de la Lune aux plantes médicinales… Ce paysage onirique, en rupture avec l’environnement urbain, est une véritable balade hors du temps.
En plus du festival, l’association propose également tout au long de l’année des ateliers artistiques à destination de la population des quartiers de la politique de la ville. Ici, le Land art est un moyen de militer face à l’urgence climatique, et rappeler l’importance de la préservation de ce sanctuaire vert.