À Longyearbyen, petite ville charbonnière située en région d’Arctique, dans l’archipel norvégien du Svalbard, les habitants sont les premiers témoins de ce qui attend le reste du monde. En effet, ils assistent une fonte des glaces rapides qui s’explique en partie par des causes naturelles, mais son accélération est due principalement au changement climatique. Avec la hausse des températures, la fonte du pergélisol, s’accélère, entraînant des émissions de gaz à effets de serre qui à leur tour vont alimenter le réchauffement de la planète. Le pergélisol désigne un sous-sol gelé en permanence, contenant des matières organiques riches en carbone. La fonte de celui-ci entraîne la décomposition de ces matières et libère son carbone dans l’atmosphère sous la forme de gaz à effet de serre : dioxyde de carbone et méthane.
Selon les scientifiques, le méthane est, après le dioxyde de carbone, le deuxième gaz qui contribue le plus au réchauffement de l’atmosphère. Par conséquent, ils décrivent la fonte du pergélisol comme étant une “bombe à retardement” pour le climat. Ce phénomène qui était prévu par les scientifiques, ne devait pas se produire avant 70 ans ! De plus, on découvre aujourd’hui qu’il y a un risque pour les communautés locales situées sur zones côtières, mais également pour l’ensemble de la planète.
À Longyearbyen, des relevés des températures ont été effectués par l’Institut polaire norvégien. En 40 ans, la température annuelle moyenne a augmenté d’environ 5 degrés, contre 1,2 degré dans le reste du monde ! Ces changements de températures ont causé une forte avalanche, dévastant une dizaine de maisons dans la ville. Des catastrophes naturelles qui ne s’étaient jamais produites à Longyearbyen.
L’Arctique nous révèle aujourd’hui ce qui se passera à travers le monde dans les décennies à venir. Le ministère de la transition écologique prévoit une hausse en moyenne de 4°C à 6°C d’ici la fin du siècle. Seulement, ces prévisions seront-elles réalistes si la fonte du pergélisol n’est pas prise en compte ?