Ajouter de la poésie à une signalisation devenue stigmatisante, voilà l’idée de Marie-Caroline Brazy, habitante de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), qui s’inspire du street-art pour embellir et égayer le pictogramme représentant les personnes en situation de handicap. L’idée est de sortir de l’image péjorative et réductrice.
La créativité de cette habitante, elle-même touchée par une maladie neurologique orpheline, transforme et redonne vie au symbole tristounet. L’objectif est de redynamiser l’aspect statique, afin de faire évoluer les perceptions et donner une image plus positive. En 2013 aux États-Unis, un groupe de graphistes avaient déjà retravaillé le pictogramme dans ce sens en lui redonnant un dynamisme.
La ville de New York a adopté ce nouveau logo en 2013. C’est Sara Hendren, étudiante en design à l’Université d’Harvard, qui a revisité le fameux pictogramme qu’elle trouvait « très mécanique ». Son initiative reçoit rapidement un engouement international et pousse certains pays comme l’Italie ou l’Inde à envisager de changer de symbole.
L’artiste Fouzia, quant à elle, redécore les places de parkings réservés dans le Tarn, les transformant en “Zellipark”. Elle réalise ses zelliges (motifs d’ornementation en carrelage au maghreb) avec de la peinture au sol temporaire à l’aide de pochoirs créés par ses soins. Son objectif est d’interpeller le plus de personne possible sur ces emplacements réservés afin de réduire les incivilités de stationnement. Elle sensibilise en impliquant des habitants dans la création de ces oeuvres d’art, faites d’ailleurs en accord avec les communes concernées. Son espoir ? Voir cette initiative se développer dans de nombreuses villes de France !
L’approche poétique, ludique ou humoristique de ces détournements apporte un vent de fraîcheur et démontre que les personnes en situation de handicap ont toute leur place pour réinventer la ville.