Comme lors de chaque édition de son baromètre de la confiance politique, le CEVIPOF confirme la place privilégie du maire dans le cœur des français. À peu près deux tiers de répondants confirment avoir confiance dans le premier édile de leur vie, loin devant les scores réalisés par les conseilles régionaux et départementaux (50%), par les députés (41%) ou encore par le président (36%).
Le niveau de confiance dans les personnalités politiques selon les fonctions en mai 2021 ©CEVIPOF/Opinionway
La popularité du maire a même augmenté ces deux dernières années, ce qui s’explique facilement au vu de la place de premier plan qu’ils ont pris lors de la crise sanitaire, en n’hésitant pas à prendre à partie l’Etat. C’est par exemple le cas des deux candidats à la présidence de l’AMF David Lisnard et Philippe Laurent qui ont largement pris les devants sur la question des masques chirurgicaux.
Une popularité exceptionnelle en apparence qu’il s’agit de nuancer, notamment au vu de l’abstention record en 2020. Pas plus de 18% des personnes inscrites ont voté en moyenne pour les listes élues dans les villes de plus de 100 000 habitants. Un chiffre qui pose question et interroge la légitimité des conseils municipaux en place depuis un an.
Le politiste Rémi Lefebvre va même plus loin en parlant d’une dissonance entre l’image d’épinal qu’on se fait des maires, qui correspond plutôt aux premiers magistrats bénévoles des petites communes du pays, et de la réalité des moyennes et grandes villes françaises.
De plus, la confusion dans le rôle du maire grandit chaque année alors que la décentralisation tend à donner de plus en plus de pouvoirs aux intercommunalités et aux régions. Parfois au détriment des mairies, qui perdent aussi en autonomie fiscale et financière.
Pour autant, les scores très positifs qu’ont reçu les maires sortants s’étant engagés durant le confinement peuvent indiquer un regain d’intérêt à venir pour les élections municipales. Les maires réussiront-ils à tirer leur épingle du jeu politique ? C’est en tout cas ce que va chercher à favoriser le futur bureau de l’Association des Maires de France, élu le 17 novembre.
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