Depuis le 30 mai, les villes de France ont vu leurs panneaux habillés de drôles d’affiches. Le parti animaliste, qui compte près de 421 candidats aux législatives, a eu l’idée ingénieuse de prendre comme figure de proue… des animaux. Ce n’est pas la première fois que le parti attire l’attention de ces électeurs avec cette stratégie : si en 2017 la tête d’affiche était un chat, en 2019 il s’agissait d’un chien. Cette année, c’est un caneton, afin de souligner leur engagement contre l’abattage massif des animaux, explique Hélène Thouy, candidate animaliste à la présidentielle.
Bien qu’elle n’ait pas reçu les 500 parrainages nécessaires pour se présenter au premier tour de l’élection suprême, l’enjeu est d’accéder au parlement via les législatives pour “faire de la protection des animaux une question politique”. Le parti propose notamment de développer une résilience alimentaire à l’international et centre ses mesures autour du bien être animal. Le slogan est inchangé : Si vous n’aimez pas la politique, votez pour les animaux !
En Dordogne, l’affiche fait débat. Le canard interpelle particulièrement les habitants, dans un territoire marqué par l’élevage d’oies pour la spécialité locale : le foie gras. De plus, le département compte de nombreux chasseurs, et l’affiche collée face à la boucherie agace le commerçant : “Il faudra qu’ils soient courageux pour venir tracter devant chez moi !”.
Finalement, ces législatives présentent l’opportunité pour les petits partis d’obtenir des financements et faire avancer leurs idées dans le paysage politique. Pour les animalistes notamment, leurs candidatures leur ont permis de gagner en légitimité et de recueillir à chaque fois plus de voix ; en 2017, le parti avait recueilli 1,1% des voix aux législatives avec 147 candidats. Cette année, ils sont 421 et visent un score au moins aussi haut qu’aux européennes, c’est-à-dire 2,16%, tout proche de la liste communiste.