En Italie, les incitations fiscales pour des villes plus vertes sont détournées par des escrocs.
En Italie, le gouvernement a mis en place un programme pour financer des rénovations écoénergétiques. Visant un développement urbain plus respectueux de l’environnement, un allègement fiscal incitatif de 110% des investissements a été offert afin de favoriser les rénovations respectueuses du climat.
Le programme a eu l’effet voulu : les propriétaires immobiliers se sont précipités pour l’exploiter.
Néanmoins cette aide accordée par l’Etat n’a pas été entièrement utilisée pour l’achat de matériaux renouvelables, de meilleures isolations ou des chaudières plus propres. En effet, le gouvernement a dû faire face à l’une des plus grandes fraudes de l’histoire du pays. Près de 5 milliards d’euros de crédit d’impôts ont été détournés, transformés en espèces puis utilisés pour alimenter les activités de la mafia italienne. Une partie de l’argent de l’Etat a également été investi dans les crypto-monnaies.
Une telle motivation pour aboutir à des villes plus écoresponsables a eu d’autres effets négatifs inattendus, notamment sur les prix des matériaux et des équipements de construction.
Le ministre de la Transition écologique, Roberto Cingolani, a dû recourir à un décret pour plafonner les prix de ces matériaux face à cette soudaine inflation. Les conditions pour recevoir les aides financières du programme gouvernemental étaient trop souples.
Une mauvaise expérience qui interroge sur les meilleurs leviers pour rénover les bâtiments et transformer nos villes, notamment en France qui reste toujours très en retard sur la rénovation énergétique, malgré un récent coup d’accélérateur.
Crédit photo de couverture © Alastair Campbell via Flickr