Connaît-on si bien nos métropoles ? Probablement un peu mieux depuis le travail mené par les urbanistes Marc Dumont et Sabines Barles aux côtés du POPSU autour de la Métropole de Lille, comme nous le rapporte Libération. À l’aide d’une cartographie fouillée de la région autour de la question des circuits courts, ils ont, par exemple, déterminé que près de 44% du périmètre de la métropole était rural, mais que la plupart des matières produites sont transformées en Belgique et à l’international avant de revenir dans les villes du Nord.

En effet, 90% des céréales consommées par les habitants lillois sont importées alors que de l’autre côté, les 170 000 tonnes de pommes de terre produites chaque année dans la région sont transformées en Belgique. Des chiffres qui donnent du grain à moudre aux défenseurs de l’économie circulaire.

Après un an et demi de crise sanitaire qui ont pointé du doigt l’importance de la production locale et de la dépendance aux autres pays, la Métropole s’est donc doté d’une stratégie sur dix ans pour développer les circuits courts, en plus d’avoir désigné une cheffe de projet chargée de l’économie circulaire. Une stratégie qui repose sur les trois piliers suivants : planification, augmentation de la commande publique et développement des plateformes de tri et de recyclage. Un travail déjà commencé par l’identification en 2020 de 300 initiatives sur le territoire métropolitain.

Pour y arriver, le secteur public comme le secteur privé sont mobilisés. La métropole prévoit dans le cadre de cette stratégie de travailler avec les acteurs du BTP, mais aussi de demander aux villes d’intégrer des objectifs communs dans les Plans Locaux d’Urbanisme. Enfin, plusieurs bailleurs sociaux de la région ont lancé un « réseau VRAC » de la métropole pour favoriser le commerce en circuit court.

Crédits photo de couverture ©️ Leonid Andronov