Pour appliquer une politique de proximité, la question des mobilités est précieuse puisqu’elle relève du quotidien des citoyens. Le Plan de mobilité (PDM) fait suite au Plan de déplacement de l’entreprise (PDE) et correspond à un ensemble de mesures adoptées par les villes ou collectivités territoriales pour mener une réflexion sur les transports. Ces derniers permettent de réfléchir à l’efficacité des déplacements pour diminuer les émissions polluantes et réduire le trafic routier, notamment entre le lieu de domicile et le lieu de travail. Il interroge ainsi l’usage des modes de transport alternatifs face à celui de la voiture individuelle.
Au sein de ces programmes, on a vu apparaître certains termes comme la “Vélorution” revendiquée par plusieurs candidats voulant faire réapparaître les mobilités douces et notamment du vélo. À partir des périodes de grève du 5 décembre 2019 qu’a vécu la France pendant plusieurs semaines, beaucoup d’usagers habituels des transports en commun intra-muros ont commencé à bousculer leurs habitudes et ressortir leurs vieilles bicyclettes. Sommes-nous prêts à bousculer nos façons de nous déplacer ? Nos hommes politiques, eux, le sont.
Coup de projecteur sur…
GRENOBLE
Le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, est le premier maire chez les Verts à être à la tête d’une ville de plus de 150 000 habitants en France. Se présentant pour la deuxième fois aux élections municipales de 2020, il semble avoir le soutien d’une grande partie de son électorat.
De ce fait, au début du mois de février, Grenoble a été élue “ville la plus cyclable de France” dans sa catégorie (parmi les villes entre 100 000 à 200 000 habitants), par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) et ce pour la deuxième fois.
Véloparade à Grenoble, Juin 2018 – Crédit photo ©Patafisik via Wikipédia
Force est de constater que l’autoroute “Chronovélo”, piste de 20km à double sens, séparée des voitures par une bordure en béton et exclusivement réservée aux vélos, a un certain succès. D’ici 2030, il est prévu par le maire actuel que 100km d’autoroute cyclable soient encore construits. En ce qui concerne le vélo, le maire sortant inscrit dans son programme un réseau “Métrovélo” mettant à disposition des vélos gratuitement pour les habitants, pendant un an. Et pour toujours plus d’égalité, l’apprentissage du vélo sera enseigné dans toutes les écoles de la ville.
Concernant les autres mobilités, le maire sortant envisage la construction de 8 nouvelles lignes de tramway qui fasse éviter toute correspondance et facilite le déplacement d’un quartier à l’autre de la ville. Quant au RER à la mode grenobloise, il serait mis en place d’ici 2030 pour rallier Grenoble à ses extrémités sud, est et nord-ouest et passera toutes les 15 minutes. La ville se propose aussi d’étendre la gratuité des transports en commun à tous chaque week-end durant et 7 jours sur 7 pour les personnes les plus modestes.
Il ne s’agirait pas ici d’une politique visant à exclure intégralement la voiture du quotidien des grenoblois mais plutôt de réduire l’impact de celle-ci sur “la consommation de l’espace public, la santé et le climat” précise le maire. Pour pallier les embouteillages nombreux sur la rocade de Grenoble, on envisage même l’élargissement de l’A480.
DUNKERQUE
Les villes cherchent en réinterrogeant les mobilités, à s’adapter aux populations. Dans les Hauts de France, une des régions de France assez touchée par la pauvreté, on mise sur la gratuité des transports.
Crédit photo ©Oussama Djaknoun via Wikipédia
Depuis le mois de septembre 2018, à Dunkerque dans le nord de la France, les bus sont désormais entièrement gratuits, 7 jours sur 7, de 5h à 22h30. La gratuité est une solution qui semble ne pas être trop coûteuse pour les villes qui la mettent en place. Si on lui reproche souvent la fracture territoriale qu’elle impose en facilitant le lien entre les territoires déjà reliés par les réseaux de transports en commun, sans de fonds pour agrandir les réseaux par exemple, elle peut tout du moins être un moyen d’influencer l’utilisation de bus plutôt que l’usage de la voiture.
Sur la côte de la mer du Nord, la métropole de Dunkerque a également participé à l’élargissement de ses pistes cyclables en construisant des véloroutes qui rallient différentes villes du département entre elles.
PARIS
Concernant la révolution des mobilités, Paris semble être en tête de gondole. Anne Hidalgo, la maire sortante candidate aux élections municipales 2020 veut consacrer 250 millions d’euros au grand plan de mobilité parisien dans lequel entre autre, elle veut supprimer 60 000 places de stationnement à Paris et construire des pistes cyclables deux fois plus larges. Le Paris 100% vélo rêvé par Anne Hidalgo fait parler de lui positivement, mais aussi négativement…
Rachida Dati quant à elle, avant de prendre des mesures irradiant totalement le vélo de la capitale, veut s’atteler à une concertation citoyenne d’envergure.
Crédit photo ©Pline via Wikipédia
Pour Cédric Villani, dissident de la République en marche, une des premières mesures à prise est de rendre les deux premières heures d’utilisation du Velib’ gratuites.
David Belliard, candidat Europe Ecologie les Verts veut quant à lui libérer Paris de la voiture et faire le plus rapidement possible de Paris une “vélopole”, tout en encadrant les services de free floating…
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