La musique, un essentiel pour l’homme et la ville

Depuis des millénaires, la musique est un point central de la vie humaine, un moyen de communiquer entre les générations et les peuples. Des musiques traditionnelles, aux sons électroniques, les mélodies du monde entier rassemblent et font danser les populations. La ville est bien évidemment la concentration de la créativité musicale. Elle peut être à la source d’inspiration, mais aussi le lieu de ses représentations : salles de concert, opéras, auditoriums, écoles de musique, cafés-concerts, bars et boîtes de nuit diffusent en continu une large variété de musiques plébiscitées par les adeptes. Festive, la musique a également sa fête, le 21 juin, où de nombreux artistes se produisent dans les rues pour le plus grand plaisir des citadins. Les sonorités des mélodies font donc battre le cœur de la ville, et celui de ses habitants.

Mais depuis une année, comme pour bon nombre de secteurs, le milieu musical fonctionne au ralenti en France. Les lieux de représentation sont fermés pour endiguer l’épidémie mondiale de la Covid 19. Et la musique ne s’exprime plus publiquement en ville. Pourtant, les récentes études menées par OpinionWay et l’association La semaine du Son, montrent l’importance de cette dernière pour de nombreux français : 74% des sondés jugent que la musique permet, en cette période morose, de s’évader et de se défouler.
 

La musique résiliente face à la Covid 19

Alors que l’annonce d’un premier confinement en mars 2020 sonnait l’arrêt de l’ensemble des activités musicales, professionnels et amateurs ont su être, comme pour beaucoup d’autres milieux, créatifs. C’est d’ailleurs l’une des activités qui a su remettre du baume au cœur de la population. En plus des applaudissements à 20h aux fenêtres, les plus chanceux ont pu assister à des concerts balcons : certains professionnels, ne pouvant plus jouer de leur instrument ou chanter, ont spontanément organisé des concerts pour leurs voisins depuis leur fenêtre.

Des moments de détente et de partage dans un contexte anxiogène qui ont fait le plus grand bien à nombre d’entre nous. Un phénomène qui ne s’est pas seulement limité aux balcons français, au vu des nombreuses vidéos relatant des moments musicaux partagés sur les balcons aux quatre coins de l’Europe, et jusqu’aux Etats-Unis dans les rues de New-York. Les Djs ont, eux-aussi, fait profiter de leurs talents à leurs voisins pendant les longues semaines de confinement, en organisant des soirées aux fenêtres. 

Des phénomènes qui se sont peu à peu éteints à la sortie du premier confinement, comme si la possibilité à nouveau de sortir dans la rue, de rencontrer des gens, de partager, effaçait l’effervescence musicale qui s’était échappée de nos fenêtres les mois passés, laissant derrière la nostalgie d’échanges inédits entre voisins.

Et aujourd’hui, où en est-on ?

Après plus d’un an sans concert, sans orchestre, sans festival, sans représentation musicale quelconque, l’envie de partager des instants musicaux collectifs se fait ressentir à la fois du côté des professionnels, mais aussi des citoyens. Alors que les prochains mois restent encore incertains, notamment sur l’autorisation d’organiser des événements accueillant du public, le monde de la musique ne reste pas les bras croisés, bien au contraire. 

La musique amatrice prend alors ses quartiers dehors. En effet, malgré le couvre-feu établi à 18h, de nombreux passionnés choisissent de se produire dans l’espace public. Il n’est donc pas rare de croiser, un dimanche, des musiciens jouant sur les places, dans les rues, sur les quais. En solo ou en fanfare, ils offrent aux passants des moments festifs, éphémères certes, mais qui permettent à tous de décompresser le temps d’un moment et retrouver une animation dans des rues majoritairement marquées par la fermeture des commerces et restaurants.

Même si les représentations musicales sont pour le moment largement limitées, les artistes ne restent pas pour autant inactifs. Le monde digital a permis pendant ces mois d’arrêt de continuer à diffuser la musique à tous. Lives, concerts, shows télévisés se sont enchaînés et ont mis en scène la ville de manière surprenante. Prenons l’exemple des NRJ Music Award, programme diffusé chaque année pour récompenser les artistes les plus en vogue du moment. Retransmis en décembre dernier, le show s’est ouvert sur un concert de Maître Gims sur le toit de la Scène Musicale à Paris. Une mise en scène d’une dizaine de minutes, mettant à la fois en lumière la musique du chanteur, mais aussi l’architecture du bâtiment, la Seine et la ville de Paris. À Londres, l’ancien chanteur d’Oasis, Liam Gallagher, a quant-à-lui proposé un livestream pour présenter ses nouveaux sons, le tout sur une barge naviguant le long de Tamise. 

Plus récemment, à Poitiers, le groupe Colours in Street a choisi comme décor le toit du Théâtre Auditorium de la ville pour son prochain concert en Livestream. Un spot idéal pour mettre en valeur la ville, ses toits et ses monuments.

Des mises en scène de groupes dans les villes qui ne sont pas anodines. Ici, ils cherchent à partager à leurs fans une vision de la ville qui n’est plus forcément possible, celle d’une ville dans laquelle la musique, le public et le cadre physique des espaces entrent en communion, en attendant de pouvoir de nouveau partager collectivement ce sentiment. 

Enfin, comme une lumière au bout du tunnel, la promesse future de concerts avec public anime chacun. Avec une fête de la musique quasi inexistante en 2020, on espère revoir la musique dans la rue pour l’édition 2021  pour retrouver le bonheur d’être urbains ensemble. L’arrivée de concerts tests, dont le prochain aura lieu aux Victoires de la Musique, devrait peut-être débloquer la situation. En tout cas, à la rédaction, on croise les doigts !