C’est l’enseigne Franprix qui se lance dans cette expérience. L’idée est originale : il n’y a ni personnel du magasin, ni caissiers, seulement deux agents de sécurité pour s’assurer qu’aucun vol n’est commis.

Après le départ du personnel, les clients utilisent les caisses automatiques jusqu’au matin pour payer leurs emplettes. En cas de problème, il est possible d’appeler un central de maintenance.

L’enseigne a lancé l’expérience en catimini depuis début Mars, avant d’en faire l’annonce officielle. Trois semaines de test qui ont permis de valider l’idée. Aucune dégradation à l’horizon, ce qui s’explique surement parce qu’en l’absence du responsable du magasin, l’alcool est interdit à la vente. Une information signalée à l’entrée du magasin dans le but de dissuader les fêtards.

Cette expérience ne sera pas généralisée à l’ensemble des magasins, mais seulement étendue aux enseignes présentes dans des lieux où le dispositif fait sens, là où il y a des flux nocturnes. Elle vise une clientèle citadine aux horaires décalés : employés de cafés, policiers, personnel de nuit, … Une stratégie que Franprix déclare payante pour le commerce des Halles qui a selon l’enseigne réalisé 20% de chiffre d’affaires supplémentaire avec environ 200 à 300 clients entre 21 heures et 3 heures du matin.

L’objectif affiché par le groupe Casino, propriétaire des Franprix, est d’anticiper le phénomène des « supérettes intelligentes » sans caisses lancées aux États-Unis par Amazon et baptisées « Amazon Go ».

Cette course vers la conquête du marché nocturne va très certainement progressivement transformer notre rapport à la ville et au temps, réduisant de plus en plus l’écart entre vie diurne et nocturne.