Dans cette logique, la conception de nos écoles concentre des enjeux et des problématiques bien spécifiques, de la place accordée aux enfants dans le domaine de la fabrique urbaine à l’épanouissement de ces derniers au sein des établissements scolaires. Quelles nouvelles approches pédagogiques, en lien avec l’architecture des écoles, émergent dans le secteur de l’éducation ? Comment certaines structures de bâtiments ou configurations d’espaces peuvent-elles impacter, dans une démarche durable et positive, le développement personnel des élèves ?
De tout temps, et même si l’inverse est tout aussi vrai, l’architecture et l’aménagement de nos territoires ont influencé, voire conditionné, nos modes de vie et nos quotidiens. Les historiques normes hygiénistes du XIXèmesiècle, par la restructuration spatiale de nos villes via des travaux d’assainissement, de végétalisation ou encore d’aération, ont par exemple participé à garantir une meilleure santé et le bien-être des citadines et citadins. De même, la création d’îlots de fraîcheur, le contrôle des consommations énergétiques des bâtiments ou l’utilisation de matériaux biosourcés dans les nouvelles constructions permettent de limiter les effets néfastes de la pollution urbaine, et plus largement du dérèglement climatique. L’éducation n’échappe pas aux règles de ces jeux d’interdépendances. En effet, la manière dont nous concevons et construisons les établissements scolaires et universitaires impacte indirectement la vie et l’évolution des élèves, et, de fait, l’évolution de nos sociétés.
L’éducation : seule et unique fonction de nos écoles ?
Depuis Charlemagne, l’école a bien changé ! L’aménagement des lieux d’apprentissage, leur architecture, tout comme leur fonction se transforment au rythme des grandes évolutions sociétales. Au XVIIème siècle, c’est au sein de vastes demeures privées que les élèves, issus de familles privilégiées, se succèdent au bureau du maître. L’enseignement est alors centré sur une fonction morale et religieuse, dépendant de l’autorité ecclésiastique, et, naturellement, non-mixte. Puis, progressivement, naît le bâtiment-école, qui devient, selon l’historien Paul Ardenne, “un symbole topographique et sémantique, celui de l’intégration de l’individu scolarisé au collectif”.
Le premier traité d’architecture scolaire est conçu par Auguste Bouillon et inspire la loi Guizot de 1833. De nouvelles réflexions architecturales vont émerger impliquant une reconsidération de l’aménagement intérieur, dont la localisation des sanitaires, les typologies des cours de récréation et des préaux, mais aussi d’ores et déjà un travail sur l’éclairage et la luminosité des salles de classe. Les lois Ferry en 1882 et 1883 vont quant à elles participer à l’unification de l’architecture scolaire, en élaborant des plans type de bâtiments, en L, en U ou en T.
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