Au cœur du 7ème arrondissement de Lyon, au nord de Gerland, 17,5 hectares sont actuellement en pleine reconversion. Anciennement dédié aux activités industrielles, ce morceau de ville est peu à peu réaménagé en quartier d’habitation avec pour ambition d’accueillir 6 000 nouveaux habitants en 2027. Pour le moment, la ZAC des Girondins est une alternance de grues, d’espaces vacants et de nouveaux bâtiments qui sortent de terre, où malgré l’arrivée des premiers habitants, la vie de quartier ne s’est pas encore tout à fait établie. Mais depuis un an, dans un ancien atelier de menuiserie, La Commune est devenue l’un des rares espaces qui accueillent pour le moment du public. Véritable place commune du quartier en devenir, ce nouveau lieu pluriel, mixant entrepreneuriat, culture et mise en bouche, attire de nombreux gourmands et impulse ainsi une dynamique importante. Comment s’est-il créé ? Quelles étaient les ambitions du projet à son ouverture, et après un an d’activité, quel bilan pouvons-nous dresser ? Plus largement, que raconte le succès de ces lieux hybrides où les pratiques alimentaires et culturelles sont réinventées ?
Un tiers-lieu pour mailler le territoire
A l’origine du projet, une envie collective, celle de regrouper les compétences autour de l’idée de faire évoluer la ville, ce qu’elle propose et ce qu’elle provoque. Partir d’un territoire, fédérer des acteurs pour imaginer un lieu pluriel et unique, c’est l’ambition que s’était donnée l’équipe de La Commune. Le constat de la création d’espaces mono-fonctionnels, répondants plus aux besoins des élus et des concepteurs que ceux des usagers, les a poussés à imaginer un nouveau type de concept qui associe l’entrepreneuriat, la culture, la cuisine, et le vivre ensemble
Porté par une équipe pluridisciplinaire, le projet prend place dans une architecture industrielle : celle des anciennes halles de la menuiserie Vigne. Ouverte en 1947, la menuiserie Vigne a marqué pendant une soixantaine d’années le paysage lyonnais avec de nombreuses réalisations. A sa fermeture, connaissant les propriétaires des lieux, Déborah Hirigoyen saisit l’occasion de leur proposer un projet de reconversion. En sauvegardant le caractère artisanal qui caractérisait la fonction de cet espace autrefois, les propriétaires sont séduits et le projet est lancé.
Les 1 500 m2 intérieurs et les 500 m2 extérieurs offerts par la halle permettent ainsi à l’équipe d’imaginer une pluralité d’espaces et d’accueillir l’ensemble des fonctions souhaitées. Le caractère industriel de la menuiserie a été sauvegardé dans la réhabilitation des lieux avec la valorisation de détails architecturaux (la charpente métallique et l’ancienne porte ont été par exemple conservés). Comme l’illustre son nom, La Commune se veut devenir une place de village où la communauté peut se retrouver à n’importe quel moment de la journée. Treize échoppes culinaires ont été disposées autour de la “place centrale”, un bar a été lui aussi aménagé dans « le kiosque », un lieu-dit (espace de programmation) accueille des conférences, débats et spectacles, ainsi qu’un large espace extérieur permettant de profiter du beau temps lyonnais.
Les 3 pôles, “À manger”, “À boire” et “À vivre”, qui structurent le lieu ont un but commun : celui de fédérer un public varié en rendant possible des liens difficilement créés en ville.
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Photo de couverture : Le lieu est rythmé par des événements accueillant un public diversifié ©La Commune