Le diagnostic urbain : hier et aujourd’hui
Un diagnostic urbain se définit selon la délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR) comme étant « Un état des lieux qui recense, sur un territoire déterminé, les problèmes, les forces, les faiblesses, les attentes des personnes, les enjeux économiques, environnementaux, sociaux (…) Il fournit des explications sur l’évolution du passé et des appréciations sur l’évolution future ». Pour ce faire, un diagnostic urbain se constitue grâce à une collecte de données chiffrées et de productions cartographiques des éléments structurant le territoire. Il se concentre principalement sur l’analyse de la configuration d’un territoire, de sa morphologie urbaine et de son identité architecturale par l’étude et l’explication des évolutions du passé. Le diagnostic urbain intervient alors tel un guide, un mode d’emploi à suivre dans le processus de développement d’un territoire, menant à orienter ou réorienter les opérations urbaines dans les villes. Il est donc en réalité un état des lieux global permettant de guider des choix.
Avec l’arrivée des différentes lois de décentralisation de 1982 et 1983, les compétences de l’Etat en matière d’urbanisme ont été transférées aux collectivités territoriales. Cette démarche politique a été mise en place avec l’objectif de rapprocher les citoyens des centres de décision. La fabrique urbaine devient alors une politique locale et inclusive, cherchant de plus en plus à faire participer les habitants dans les processus de développement de leur ville. Ce changement radical a ainsi permis de faire émerger de nouveaux modes de faire la ville, par le déploiement de nouveaux outils.
C’est au sein de la fabrique urbaine, de l’architecture, de l’urbanisme, de la construction, que l’on note donc une prise en compte plus importante de l’environnement et des usagers. Depuis quelques années, dans le but de cerner au mieux ces derniers, les acteurs de la fabrique urbaine sortent ainsi du schéma classique du diagnostic territorial pour enrichir leurs études. Diagnostics écologiques, focus sur les ressources locales, études sociologiques, autant de nouvelles manières de penser, d’apercevoir et de concevoir un diagnostic plus centrés sur l’homme et sa perception de l’environnement. De cette manière, des termes tels que marches exploratoires, marches sensibles, diagnostics en marchant ou encore Intertexting apparaissent.
L’arrivée de nouvelles méthodes de penser la ville
C’est au Canada, dans les années 90, que le terme de marches exploratoires s’est manifesté en premier. Il était question de marches, à l’époque exclusivement organisées par des femmes, ayant pour but de questionner les principes d’aménagement de “genre” dans une perspective de prévention des risques d’agressions de la ville et de diminution du sentiment d’insécurité.
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Crédits photo de couverture ©️Getty