Un modèle de vie alternatif
L’histoire de l’écolieu est liée à la prise de conscience de l’impact des modes de vie modernes sur notre environnement. Dans les années 60, une véritable révolution sociale et culturelle a secoué de nombreux pays, portée par des mouvements sociaux, des protestations et une remise en question des normes établies. Au cœur de cette époque, de plus en plus de personnes ont commencé à s’interroger sur la pertinence d’un mode de vie urbain déconnecté de la nature, synonyme de pollution et de surconsommation.
L’expression écovillage a été utilisée et définie pour la première fois par Diane et Robert Gilman en 1991 dans un rapport pour Gaia Trust et a été reprise lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil en 1992. Ces écolieux ont pris vie et sont devenus de véritables modèles d’intégration de l’habitat humain dans l’écosystème naturel. Ces communautés durables sont des espaces de coopération et d’entraide, où le vivre-ensemble équitable et solidaire est central. En favorisant l’autonomie de la communauté, ces lieux s’emploient à fonctionner en auto-suffisance, grâce à une production alimentaire locale, une production d’énergie renouvelable, et la réutilisation de matériaux locaux. Les enjeux de ces lieux sont alors clairs : mettre en avant l’autonomie et l’indépendance, tout en respectant les équilibres de notre planète. “Si ces projets sont vus comme une réponse aux enjeux écologiques, ils permettent aussi de recréer du lien social et une solidarité » (Mathieu Labonne, fondateur et habitant d’un écolieu à Pontgouin, en Eure-et-Loir.) Les écolieux sont aussi vecteurs d’éducation et de sensibilisation, en mettant en place des ateliers participatifs, toutes sortes d’activités afin de faire participer le plus d’habitants possibles. Cette initiative a rapidement inspiré de nombreux autres mouvements écologiques à travers le monde. À Findhorn en Ecosse, un écovillage s’est développé depuis 50 ans, fonctionnant en autosuffisance alimentaire. En 1989, à Torri Superiore, en Italie, des passionnés de nature et d’architecture ont rénové un village pour créer une véritable vie associative et communautaire. En 1985, à Lebensgarten en Allemagne, une association s’est formée pour rénover un lieu pour vivre en communauté. Tous ces projets contribuent ainsi à l’émergence d’une conscience environnementale globale.
Aujourd’hui, l’écolieu continue de représenter une alternative crédible aux modes de vie ayant un impact négatif sur l’environnement que nous avons connu par le passé. Les écolieux se développent alors un peu partout dans le territoire. Selon un recensement opéré par la Coopérative Oasis et Habitat Participatif France, 1 200 écolieux et habitats participatifs accueilleraient environ 20 000 personnes en France. On les retrouve dans les zones urbaines, périurbaines et rurales. Cependant, “une étude portant sur plus de 300 lieux du réseau des Oasis montre que la grande majorité se trouve en milieu rural, souvent dans des lieux de patrimoine à rénover, trop grands pour n’accueillir qu’une seule famille”. De nos jours, nos villes évoluent sans cesse, et les préoccupations environnementales croissantes nous incitent à repenser nos manières de créer, aménager et construire nos espaces. Ainsi, différents modèles et projets naissent en allant de plus en plus loin dans leur démarche écologique. Allant des tiers-lieux, des espaces sociaux ouverts (bibliothèque, un centre culturel, un café ou un espace de co-working) où les usagers se rencontrent, sociabilisent et travaillent ensemble, l’écolieu dépasse le simple lieu de travail, et pousse encore plus son modèle de durabilité. C’est une véritable communauté, un lieu de vie pensé pour y vivre mais aussi pour travailler dans la solidarité, en totale autonomie.
Focus sur le Viel Audon : une ancienne ruine se transformant en un écolieu exemplaire
© Master 2 TRUST – Florent Bouvier
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