Adoptée par l’Assemblée Nationale le 19 novembre 2019, la Loi d’orientation des mobilités prévoit différentes mesures visant une transformation des pratiques actuelles de mobilité pour répondre à l’objectif de neutralité carbone prévu pour 2050. 

En complément des nombreuses orientations destinées à favoriser l’utilisation des transports en commun et visant l’émergence d’alternatives pour des mobilités plus durables, cette nouvelle loi engage la transition des transports vers une mobilité plus propre

Alors, quels sont les leviers d’action concrets pour les collectivités ? Et qu’en est-il plus particulièrement pour les villes moyennes ?



Un renforcement de la compétence mobilité des territoires

En France, la compétence mobilité est régie par différentes échelles territoriales, comme celles des intercommunalités et des régions. Tandis que le Ministère chargé des transports est “en charge de l’élaboration et la mise en œuvre du cadre juridique des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) et des services qu’elles mettent en place, sur les plans institutionnels et financiers”.

Actuellement, les métropoles, les communautés urbaines ainsi que les communautés d’agglomération, ont la possibilité d’exercer leur compétence mobilité. Mais certaines collectivités territoriales peuvent, selon le souhait de leurs membres, choisir de ne pas en être dotés. Or, la récente loi d’orientation des mobilités prévoit que d’ici 2021, sur 100% du territoire français, une autorité organisatrice des mobilités (AOM) ayant une compétence mobilité soit “bien en charge de proposer des offres de transport alternatives à la voiture individuelle”. De plus, la compétence de l’AOM permettra d’intervenir dans 6 domaines principaux, pour développer une offre adaptée aux territoires : transport régulier, à la demande, scolaire ; mobilités actives, partagées ; ainsi que la mobilité solidaire. 

Pour accompagner l’application de la Loi d’orientation des mobilités, l’État prévoit plusieurs appels à projets qui [..] permettront d’atteindre environ 1,1 Md€ engagés d’ici à 2025 pour accompagner les autorités organisatrices dans les mutations des mobilités du quotidien”. 



La mobilité, un des grands défis pour les villes moyennes

Avec cette loi, il n’est donc pas étonnant de voir que la transformation des mobilités soit au cœur des politiques de développement durable. En effet, il s’avère que la capacité de chacun à se déplacer est en réalité un enjeu décisif pour l’évolution de notre société et ce, à plusieurs titres. 

Tout d’abord, la mobilité est le 1er secteur concerné par l’urgence d’une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, la mobilité impacte directement notre vie active : en 2017, une étude commandée par Laboratoire de la Mobilité inclusive au Cabinet Elabe dénombrait en effet qu’1 français sur 4 ont déjà envisagé de changer de travail en raison d’une mobilité contrainte

Des enjeux qui concernent particulièrement les villes moyennes. En effet, alors que selon Le Baromètre des Territoires, réalisé par Ipsos en février 2019, pour Villes de France, 43% des Français préféreraient habiter dans une ville moyenne. L’offre de transport est le critère qui récolte pour ces même villes le pourcentage le plus bas de satisfaction, avec seulement 69% contre 84% dans les métropoles

De plus, selon la publication du Cerema “Mobilité dans les villes moyennes : trois échelles territoriales d’analyse publiée en début d’année, ce sont encore des territoires extrêmement dépendants de l’automobile, avec deux déplacements sur trois qui sont effectués en tant que conducteur ou passager d’une voiture. 



Les villes moyennes, acteurs clefs pour la transformation des mobilités 

Afin d’atteindre “l’objectif d’une neutralité carbone des transports terrestres d’ici 2050, conformément aux engagements du Plan Climat traduisant l’Accord de Paris”, la loi d’orientation des mobilités identifie différents leviers pour y parvenir. Comme par exemple la multiplication par 5 d’ici 2022 des points de recharge publics pour véhicules électriques.

Mais concrètement, comment les villes moyennes peuvent-elles s’emparer des questions de mobilité à leur échelle ? Elles peuvent contribuer au développement des mobilités durable en échangeant leur flotte de véhicules par des automobiles électriques propres. D’ailleurs, les collectivités pourront aussi bénéficier d’aides pour réduire les coûts d’installation relatifs aux bornes de recharge électrique ouvertes au public grâce à une prise en charge des coûts de raccordement au réseau allant de 40% à 75%. Une aubaine rendue possible grâce au renforcement du programme ADVENIR qui donnera accès à une surprime additionnelle de 300 euros qui pourra être cumulée avec l’aide existante, pour les points de recharge à la demande mises en place en voirie.

Avec ses 30 ans d’expertise, le groupe EDF propose également différentes solutions de mobilité durable aux collectivités territoriales, de la planification des déplacements urbains à la mise en place et à la gestion d’infrastructures de charge et équipements associés. Par exemple, le groupe EDF réalise des études de potentiels servant à l’installation de bornes de véhicules électriques : sa filiale Izivia est l’un des premiers acteurs experts des services et infrastructures de recharge, puisqu’elle accompagne les collectivités depuis l’émergence du marché de la mobilité électrique durable.

L’avenir des mobilités durables se joue donc dès aujourd’hui et dans cette optique, les collectivités locales en sont un maillon essentiel. La transition énergétique ne concerne pas seulement les grands pôles urbains, elle passe également par un accompagnement personnalisé, au plus près de la réalité des villes moyennes et de leurs habitants.