Cette situation survient à un moment où l’importance de l’activité physique et sportive n’a jamais été autant soulignée, pour le bien-être et la santé des populations, dans un contexte où nos sociétés sont de plus en plus sédentaires. D’un autre côté, le sport, comme toute activité humaine, est aussi interrogé sur sa capacité à réduire son impact sur l’environnement et le climat. Il est donc pressant de revoir en profondeur nos équipements sportifs, de leur conception à leurs usages. Cela permettra de garantir la pérennité de la pratique sportive, qui revêt une importance capitale pour la santé, physique et mentale. Découvrons les enjeux spécifiques aux infrastructures sportives et ce à quoi elles pourraient ressembler demain.
Faire évoluer nos équipements sportifs obsolètes
À moins d’un an du lancement des Jeux olympiques de Paris 2024, l’Institut régional du sport (IRDS) d’Ile-de-France a ouvert un dossier invitant à repenser notre manière de concevoir les équipements sportifs. Le constat est sans équivoque, en Ile-de-France comme ailleurs : les équipements sportifs sont particulièrement consommateurs d’espace (stade, gymnase, aréna etc.) ou d’énergie (piscine, patinoire etc.). Ils sont en effet le deuxième poste de consommation d’énergie des communes, derrière les écoles, représentant respectivement de 24% à 28% des consommations d’énergie selon la taille de la commune. Pour les intercommunalités, la prise en charge des équipements sportifs représente plus de la moitié (53%) de leur consommation d’énergie (39% pour les seules piscines).
Le rapport met également en lumière l’impératif de faire évoluer nos équipements sportifs en raison de leur obsolescence. En effet, pas moins de 4 000 gymnases, 1 500 piscines et 8 000 terrains ont été construits en France entre 1958 et 1975, dans le cadre de trois lois de programme d’équipements sportifs et socio-éducatifs, et deviennent progressivement inutilisables. Les fameuses piscines Tournesol, issues de l’opération gouvernementale “Mille piscines” à la fin des années 70, sont particulièrement concernées par cette vétusté. Elles subissent une détérioration précoce, en particulier en raison des matériaux plastiques utilisés, notamment pour les coupoles qui vieillissent prématurément, surtout en subissant la hausse des températures. Certaines municipalités ont déjà entamé leur démontage depuis quelques années, tandis que d’autres ont envisagé des projets de rénovation, comme c’est le cas à Trélazé en Maine-et-Loire ou à Achicourt près d’Arras. Enfin, certaines ont changé d’usage, devenant par exemple des sites d’urbex (exploration urbaine en anglais), permettant ainsi aux citoyens de se réapproprier ces structures standardisées par l’Etat.
Considérer les usages pour faire dialoguer enjeux environnementaux et demande sociale
La question des usages des équipements sportifs prend aujourd’hui une place centrale dans la réflexion sur leur transition, comme le souligne le rapport de l’IRDS. Selon Gérard Baslé et Claire Peuvergne dans un des cahiers de l’Institut Paris Région, réduire l’impact environnemental de ces installations ne se limite pas à des solutions techniques, mais implique également une réflexion sur leur pertinence sociale et leur capacité à évoluer en fonction du renouvellement des usages. Il devient crucial d’interroger les usages et les besoins des usagers dès la phase de conception et de programmation des espaces. Il est d’ailleurs significatif de remarquer que les pratiques sportives ont considérablement… Lire la suite.