Dans nos villes pourtant, les entreprises et les franchises privées envahissent de manière plus ou moins visibles nos espaces publics. Cette occupation de la part des acteurs privés peut dans certains cas entraîner une véritable nuisance à l’égard de l’égalité entre tous les utilisateurs : dans ces lieux, une partie de la population est en effet mise à l’écart plus ou moins officieusement. Mais ce genre de privatisation n’est pourtant pas toujours si néfaste que cela et peut même apporter de réels bénéfices à l’espace public urbain.
Par le biais de panneaux publicitaires, d’aménagements privés, de terrasses qui s’accaparent les espaces piétons, ou bien d’aménagements urbains à plus grande échelle comme les gated communities ou les quartiers publics gérés par des acteurs privés, les espaces urbains véritablement « publics » tendent donc à disparaître… En existe-t-il donc encore et surtout, de quelles manière cette privatisation se caractérise-t-elle ?
L’espace public comme lieu ouvert et accessible à tous
En principe, l’espace public urbain est le lieu de rencontre de tous les citadins. En ce sens, il s’agit par conséquent d’un lieu d’échanges, de débats et de vie en communauté, pour le meilleur comme pour le pire. Par définition, les espaces publics urbains concernent l’ensemble des lieux qui sont accessibles de manière gratuite et égale à l’ensemble des personnes qui sont amenées à pratiquer la ville. Ils sont par ailleurs la propriété des acteurs municipaux, qui les gèrent et les entretiennent de sorte que les citadins puissent s’y épanouir au mieux et en communauté.
Mais encore trop régulièrement, la notion d’espaces publics est confondue, par des professionnels ou bien par des novices en la matière, avec l’idée selon laquelle l’espace public ne désigne en réalité que « ce qui n’est pas bâti ». Le Corbusier et sa charte d’Athènes considéraient alors ces espaces comme n’ayant qu’une vocation de transport entre des lieux fonctionnels de la ville. Avec par ailleurs l’apparition progressive de l’usage de la voiture personnelle, le regard sur les manières d’aménager les villes s’en sont largement ressenties, à tel point que les voiries publiques en sont devenues des lieux de transition ou de stationnement, aux dépens de la vie piétonne et de l’humain.
Or, si les espaces publics désignent en effet ces lieux qui connectent les constructions architecturales, ils n’en demeurent pas moins un élément à part entière d’une ville pour lequel il est nécessaire d’apporter une vision extrêmement inclusive sur les manières de l’aménager.
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