Plus qu’un simple projet d’agriculture urbaine, c’est un véritable projet de société qui fait de la production de nourriture en ville un moyen de développer le lien social, d’intégrer les habitants touchés par le chômage. Ce projet transforme la ville en créant un lieu de production, de formation et d’expérimentation, pour sensibiliser les habitants au développement durable et offrir aux urbains des produits sains en circuits-courts.

Mais comment se concrétise ce projet ? Que dit-il de l’agriculture urbaine dans nos villes et qu’annonce-t-il pour les dernières fermes urbaines ?

Présentation du site de La Ferme des possibles avec ses nombreuses activités

Présentation du site de La Ferme des possibles avec ses nombreuses activités ©tourisme-plainecommune-paris.com

 

Une goutte agricole entourée de projets urbains

Sorte d’anomalie positive, la ferme des possibles est une parenthèse de terres agricoles qui fera bientôt 3 hectares alors même que tout autour se développent les projets urbains. “Nous avons la chance d’être au milieu d’une Zone Franche Urbaine, avec d’un côté du pavillonnaire, de l’autre la clinique, le lycée, etc. Nous sommes entre l’ancien et le nouveau monde économique, mais aussi éducatif et social, qui est en train de se renouveler avec un projet ANRU qui se finissait Clos-St-Lazare”, nous explique Mohamed GNABALY, aujourd’hui maire de l’Île-Saint-Denis, mais aussi dirigeant-fondateur de Novaedia, traiteur solidaire qui porte le projet de la Ferme des possibles.

La préservation de ce “parc agricole” n’est néanmoins pas un heureux hasard. Les acteurs à l’initiative de ce projet ont travaillé avec les collectivités pour aboutir à plusieurs hectares. Il s’agit d’une idée qui a bien une quinzaine d’années, mais qui s’est accélérée. Aujourd’hui, le secteur compte 15 hectares de terres agricoles sanctuarisées, avec aussi une trentaine d’hectares d’espaces verts. Cela a été possible grâce à la capacité de résilience des acteurs du territoire, mais surtout parce que l’idée a été portée par une forte volonté de préserver de la terre agricole pour en faire aussi une terre de projet.

Mohamed GNABALY nous raconte que La ferme des possibles est née d’une mobilisation des membres de Novaedia, tous originaires du territoire de l’Île-Saint-Denis, un bassin de l’économie sociale et solidaire et du pouvoir d’agir. “Nous étions décomplexés à aller voir le politique pour proposer des solutions. Notre diagnostic était simple : sur ce territoire en plein développement, nous avions soit des acteurs qui se craignent, soit qui s’ignorent. Alors comment créer de la valeur en les mettant en interaction ? Nous avons détecté des opportunités de marché pour créer ce lien et nous avons pressenti la question de la transition écologique”, nous explique-t-il.

L’économie sociale et solidaire comme écosystème

C’est dans ce cadre qu’en 2017 est né La ferme des possibles, un projet de coopérative maraîchère sur 1,2 hectares pour le développement d’une agriculture biologique. Une initiative fondée par l’association La Résidence Sociale et une association de jeunes de Seine-St-Denis, nommée Capitale Banlieue, qui accompagne les jeunes en situation de handicap ou issus de quartier populaire, et plus largement, les personnes éloignées de l’emploi. Cet écosystème engagé s’est interrogé sur comment construire des appareils productifs locaux et endogènes au service des populations du territoire de la Seine-Saint-Denis par le développement de l’économie sociale et solidaire. “Il s’agit pour nous de développer une économie alternative ouverte qui travaille avec l’économie de marché, puisque nous sommes sur un territoire qui est la troisième zone d’activité de France, après Paris et la Défense”, explique Mohamed GNABALY.

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En couverture : ©La Ferme des possibles