Bien que l’on ressorte plein d’espoir de cette projection, le film soulève de nombreuses questions. Et parmi elles, il y a celles de l’architecture des établissements scolaires. Peut-on aujourd’hui réinventer l’école en se passant d’une réflexion sur l’espace et l’architecture des bâtiments au sein desquels nos enfants passent le plus clair de leur temps ? Cette question, c’est celle posée par Jean-François Bonne, architecte urbaniste associé au sein du cabinet Architecture Studio et qui prit la parole durant le débat qui suivait la projection du documentaire.
Rencontré à cette occasion, nous avons souhaité en savoir plus sur son expérience et sur ce qu’elle raconte aujourd’hui pour construire les écoles du XXIe siècle.
Quelle est votre expérience de l’architecture scolaire ?
Au sein d’Architecture Studio, nous avons travaillé sur de nombreux bâtiments scolaires et nous sommes intervenus à toutes les échelles. Parmi les premiers projets que nous avons eu la chance de réaliser, nous avons commencé par la conception d’une école maternelle pour terminer ces jours-ci par la livraison de notre dernier projet en date, qui n’est autre que l’université de Jussieu. De la petite enfance, en passant par le collège, le lycée, l’école supérieure et jusqu’au bâtiment de recherche, nous avons donc à chaque fois été amenés à entamer une réflexion à partir d’un programme* (réalisé par un programmiste à partir de la volonté du commanditaire) qui définit les besoins du bâtiment. Notre volonté a été à chaque fois de nous adapter au plus près du projet pédagogique lorsqu’il est visible au sein du programme auquel on a accès.
Et ce qui ressort de cette expérience, c’est que le projet semble être de qualité lorsqu’il y a un projet pédagogique défini au préalable et que le programme auquel on a accès, lorsqu’on répond à un appel d’offre, est lui-même également de qualité, autrement dit qu’il s’inspire du projet pédagogique de l’école. Quand je parle d’un programme qualité, je parle avant tout d’un programme qui puisse définir la vie future d’un bâtiment à partir de la relation entre les élèves et toute la communauté éducative en son sein. Si cette donnée fondamentale n’est pas définie au préalable, on se retrouve alors avec un programme bateau dans lequel il n’y a pas de réflexion quant aux dispositifs pédagogiques.
Pourriez-vous nous donner un exemple d’intervention qui se basait justement sur un programme de « qualité » ?
A l’occasion du débat qui suivait le remarquable film « Une idée folle », j’ai évoqué l’expérience que nous avions eue avec l’école active bilingue Jeannine Manuel située dans le quartier Dupleix à Paris. Il s’agissait de réaliser une extension des locaux principaux de l’établissement scolaire. Ainsi, sur le terrain de la ZAC Dupleix, au sein duquel nous réalisions un immeuble d’un programme de logement, l’école Jeannine Manuel a obtenu l’accord de pouvoir y intégrer ces nouveaux locaux aux rez-de-chaussée ainsi qu’au premier étage. L’ensemble du rez-de-chaussée et le 1er étage de cette opération, ont donc été attribués à l’école.
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