« Est-ce que ce n’est pas la culture du béton qui est allée trop loin ? Aujourd’hui, je crois bien plus qu’il est légitime de voir que l’homme vivant au départ dans la nature, ait envie de retrouver les pratiques qui lui sont liées. Ces mots, ce sont ceux de Jean-Jacques Fasquel, maître composteur à Paris. Depuis 2008, c’est notamment lui qui fait évoluer la pratique du compostage urbain. Nous l’avons rencontré pour Demain la Ville.»
Ce discours, c’est celui de Jean-Jacques Fasquel, maitre-composteur à Paris. Celui qui a été le pionnier en 2008 du compostage urbain de la capitale, a depuis largement fait évoluer les esprits. Alors qu’une telle pratique pouvait il y a quelques années encore, passer pour saugrenue, il compte aujourd’hui plus de 70 collègues maitres composteurs dans toute la France et dénombre plus de 300 sites de compostages urbains rien qu’à Paris.
« On a un besoin viscéral de mettre les mains dans la terre, non pas seulement parce que c’est joli mais parce qu’il y a une osmose entre l’homme et la nature. Tout le monde aujourd’hui a compris que l’image de l’homme domptant la nature est la pire des choses. »
Pour en arriver là, Jean-Jacques Fasquel est lui-même passé par une certaine remise en question sur son propre mode de vie et son éco-responsabilité. C’était en 2007, et il confie que lorsqu’il a pensé aux déchets, l’idée du compostage lui est venue assez rapidement. L’homme de spectacle qu’il était, vivait alors (et vit toujours) dans une résidence HLM de 500 logements située dans le 12 arrondissement de Paris. C’est en fin homme de scène qu’il réussit à embarquer ses co-résidents pour convaincre son bailleur du bienfondé de sa démarche. A l’écoute des initiatives créatrices de lien social, ce dernier a vu dans cette démarche, la possibilité de créer un mouvement fédérateur au sein même de la résidence. Le départ est donc lancé.
C’est donc en tenant compte d’un retour d’expérience de la ville de Rennes, qui avait déjà mis en place des sites de compostages urbains dès 2006, que Jean-Jacques Fasquel convint son bailleur et sa mairie d’arrondissement de s’engager dans le projet. En 2008, il lance un premier site dans sa résidence. Puis trois ans plus tard, c’est au tour de la mairie centrale d’ouvrir elle-même de nombreux autres sites dans la capitale pour parvenir à un nombre de plus de 300 en 2015.
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