Nous voilà toutes les deux débarquées au beau milieu de cette ville immense qu’est Buenos Aires. Immédiatement frappées par la taille de ses avenues et la superficie de la ville elle-même, nous nous demandons comment nous allons nous y prendre pour faire connaissance avec ce géant, dans le temps qui nous est imparti. Très vite, nous comparons… 200 km² de superficie, soit deux fois la taille de Paris, et surtout un étalement urbain que nous avions rarement rencontré jusqu’alors.

 

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Notre premier réflexe, en tant qu’exploratrices, touristes, ou voyageuses à Buenos Aires, selon le statut que l’on souhaite se donner, est de nous pencher sur l’instrument de repères traditionnel en territoire inconnu : la carte. Ici, bien que la ville de Buenos Aires soit organisée en « manzanas » (les « blocks » des villes nord-américaines ou « pâtés » de maison), s’y retrouver nécessite un entraînement intensif de plusieurs jours ou un bon sens de l’orientation, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

 

Après quelques déambulations dans les rues de la ville, nous remarquons que les quartiers ne sont pas physiquement identifiables au premier coup d’œil, du fait notamment de l’hétérogénéité architecturale intra-quartiers et de la porosité des formes urbaines entre chacun d’eux. De plus, lorsqu’on l’on s’éloigne un peu du centre-ville et de ses monuments emblématiques pour visiter les quartiers périphériques, nous nous retrouvons rapidement dans des espaces résidentiels étendus où chaque block ressemble à l’autre sans jamais lui être absolument similaire.

 

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Afin de faciliter la tâche aux habitants et visiteurs, le gouvernement de la ville a récemment développé une carte « interactive » sur internet, permettant de calculer les distances entre un point de départ et un point d’arrivée afin de se déplacer avec le mode de transport adéquat et le plus rapidement possible. Classique, dira-t-on. Google maps en aura inspiré plus d’un.

 

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Cependant, cela nous est extrêmement précieux pour nous déplacer à Buenos Aires, où l’absence de toute carte des réseaux de bus devient rapidement un défi à relever pour les amateurs de visites urbaines, comme nous. Le réseau de métro et ses infrastructures étant restreint au cœur de ville, il nous a été très souvent nécessaire de prendre un bus collectif pour nous rendre au marché de Mataderos, ou pour aller voir le fameux Caminito à La Boca, des incontournables de Buenos Aires ! Comment se débrouiller sans carte permettant de localiser les stations et sans indication sur les horaires de passage ? Petit guide de la débrouille pour se déplacer en bus à Buenos Aires :

 

Actualización Mapa RedÉtape n°1 :

S’informer sur le mode de transport le plus adéquat pour se rendre à sa destination. En effet, la carte interactive du gouvernement permet de déterminer quel choix modal doit être fait pour gagner du temps dans ses déplacements. Aussi, il est souvent bien plus efficace de prendre le train (ici « ferrocarril ») pour se rendre au Nord de Buenos Aires, qui est traversé par des autoroutes quotidiennement congestionnées, plutôt qu’un bus qui mettra deux fois plus de temps.

 

 

Étape n°2 :

Si la seule option est le bus, ou « colectivo » tel qu’on l’appelle ici (60% des trajets à Buenos Aires sont réalisés en colectivo), nous commençons par déterminer quelle ligne prendre. Il existe une petite soixantaine de lignes de bus qui transitent dans la Capitale. Plus d’un tiers d’entre elles passent par la banlieue de Buenos Aires, dite le « conurbano ». Dans le Grand Buenos Aires, d’autres lignes ne se déplacent que dans les communes de la périphérie. Le territoire est donc maillé par un réseau à peu près bien connecté, ce qui nous facilite la tâche.

 

IMG_0069-e1396386628926Étape n°3 :

Trouver l’arrêt de Bus. Cette étape est sans doute la plus délicate, étant donné le caractère informel et parfois inédit de certains arrêts. Seul le trajet du Metrobus (bus collectif avec voie de circulation dédiée) et certaines rues du centre ville sont dotés d’un arrêt de bus tels que nous les connaissons dans les grandes villes françaises, avec un abris-bus et le numéro de la ligne annoté sur un panneau (mais sans plan ni information sur les différents arrêts du trajet, rappelons-le). Notons que cela reflète relativement bien le déséquilibre en termes d’aménagement et de répartition des infrastructures entre le centre-ville et sa partie ouest et sud, composées de quartiers défavorisés et peu entretenus. Parfois, l’arrêt que nous cherchions se trouvait à un croisement, parfois sur un arbre, parfois sur un panneau de signalisation, parfois sur le mur d’un bâtiment jouxtant la rue. Un bon nombre de fois, il nous a été impossible de le trouver, et nous avons dû marcher jusqu’à l’arrêt suivant.

 

 

SUBEÉtape n°4 :

Entrer dans le bus. Les colectivos ont une bonne fréquence de passage. Sur les lignes les plus fréquentées, un bus passe généralement toutes les dix ou quinze minutes Mais attention, le bus ne s’arrêtera pas si nous ne faisons pas de grands gestes pour indiquer au chauffeur notre intention de voyager à ses cotés. Les premiers jours de notre séjour, nous nous sommes retrouvées prises au piège plus d’une fois ! Il nous faut également indiquer au chauffeur le nom de la rue, du quartier ou de l’arrêt exact où nous souhaitons descendre, avant de valider notre Sube card, carte électronique permettant d’emprunter tous les moyens de transports collectifs de la ville (du train au métro en passant par le bus). Gare à notre accent hésitant de voyageuses fraîchement débarquées et aux prononciations défectueuses…

 

Étape n°5 :

 

Sortir du bus. Durant le trajet, qui peut parfois ressembler à une véritable expérience de moto cross en plein centre ville, il nous a fallu plusieurs fois identifier l’arrêt de sortie du bus. Or, comme mentionné précédemment, il n’y a pas de liste des arrêts, ni de plan, ni de petit message chaleureux et bien attentionné qui annonce le prochain arrêt. Paradoxe le plus total : il faut connaître relativement bien la ville et son labyrinthe de rues et de blocks pour savoir où descendre exactement, et anticiper sa sortie. Notre technique : prendre une photo du trajet sur la carte interactive et suivre l’avancée du bus grâce au nom des rues perpendiculaires. Autrement dit : il faut bien anticiper sa descente. Anticiper est un impératif pour certains trajets dans des colectivos dont les conducteurs sont un peu pressés : il faut être rapide, réactif, et parfois sauter du bus avant qu’il ne referme ses portes sur votre nez.

 

Étape n°6 :

Tout refaire dans l’autre sens. Bonne chance !

 

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