L’une de nos découvertes coup-de-cœur à Buenos Aires, ce sont ses ferias, qui mêlent marchés, foires et fêtes populaires. Nous avons eu la chance de pouvoir nous rendre à plusieurs d’entre-elles, ayant chacune une ambiance qui leur est propre.

 

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Pour bien terminer notre première semaine à Buenos Aires et lutter contre le froid qui s’intensifie progressivement à mesure que nous entrons dans les rudes journées d’hiver de ce coté de la planète, nous nous rendons à la fameuse Feria de Mataderos. Nous tombons bien : ce dimanche là sont célébrés les 30 ans d’une fête de quartier organisée depuis la fin des années 1980. Elle est devenue, au fil des années, un rendez vous incontournable des familles des environs et de beaucoup de porteños (habitants de Buenos Aires).

 

IMG_7466Pour se rendre à cette gigantesque fête populaire située dans le Sud de la ville, il nous faut prendre un métro jusqu’à la Plaza de los Virreyes, station la plus à l’Ouest du réseau de Subte (métro), puis un bus qui descend au Sud-Ouest jusqu’aux extrémités du périmètre de la ville le long de l’Avenida Eva Perrón. Nous parvenons sans encombre jusqu’au quartier de Mataderos, dans la Comuna 9 (nom donné aux divisions territoriales de la ville, similaires au système des arrondissements parisiens). Ce quartier, connu pour accueillir les marchés de bétail et les abattoirs de la ville (d’où est tiré son nom), abrite le site de 34 hectares du Mercado de Liniers, établi en 1900, où plus de 50 000 vaches étaient vendues chaque semaine pour approvisionner le marché du bœuf du Grand Buenos Aires. Aujourd’hui, il accueille chaque dimanche et chaque jour férié cette grande manifestation où les centaines de stands installés sur quelques blocs vendent les produits artisanaux argentins (ponchos, objets en cuirs, chouettes en bois, bibelots), et proposent des ateliers ou des expositions, des récitals et spectacles de musique folklorique.

 

 

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Lorsque nous arrivons, nous sommes surprises par la taille du marché, et par le monde qui s’y presse. Nous commençons à nous promener entre les étals vers 15h00, environ l’heure du déjeuner des Argentins. De grands barbecues où sont cuites des pièces de viandes rouges et des saucisses juteuses répandent une odeur qui met les visiteurs en appétit sur toute l’étendue de la feria. Les queues sont longues devant les stands chargés d’empañadas, de locro (un ragoût traditionnel à base de viande et de maïs blanc), de choripanes et super panchos (les hot-dog locaux), ainsi que de desserts plus appétissants les uns que les autres…

 

D’IMG_7504énormes gâteaux crémeux à plusieurs étages disputent la vedette aux churros et aux beignets fourrés à la dulce de leche. Nous hésitons longuement devant un étal croulant sous de grosses meules de fromages, puis finissons par craquer pour deux beignets à la pâte légère et croustillante et au coeur fondant de confiture de lait. Un délice !

 

Nous nous arrêtons devant un panneau qui affiche les significations des différentes manières de préparer le maté, en fonction de son humeur ou d’un message qu’on voudrait faire passer à quelqu’un (amitié, passion, désir…). IMG_7511Le maté est une sorte d’infusion d’herbes plutôt amère que les Argentins emportent toujours avec eux dans des thermos et qu’ils boivent à la paille dans de jolies petites tasses rondes. Une femme qui tient un stand d’empañadas accepte avec un grand sourire de nous faire goûter le sien, et se moque gentiment de nous quand nous essayons de le mélanger. Le maté ne se mélange pas, il se boit à même la tasse grâce à la petite paille filtrant la yerba maté. Celui ci est très sucré, avec un arrière goût de citron, ce qui contrebalance un peu son amertume. Cela nous réchauffe un peu, et c’est bien agréable.

 

Une estrade est montée au milieu du marché, sur laquelle joue un groupe de tango. La chanteuse, très jeune, a une voix magnifique et les morceaux nous donnent envie de danser. Nous échangeons des sourires avec les autres spectateurs qui profitent comme nous de cette ambiance familiale et conviviale, en musique. Rapidement, de petits groupes commencent à danser les pas traditionnels que nous avons déjà repérés plusieurs fois pendant les fêtes du bicentenaire de l’indépendance de l’Argentine. Les robes colorées virevoltent au rythme de la musique.

 

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L’atmosphère est assez différente à la Feria de los Pajaros, qui se trouve également dans un quartier populaire du Sud de la ville, à Nueva Pompeya. Nous y rejoignons le dimanche suivant Sara et Raul, un couple d’Argentin que nous avons rencontré au début du séjour et qui tenaient à nous montrer cette feria populaire, qui n’est pas du gout de tous, sans aucun doute. L’endroit est noir de monde, au point que nous avons un instant peur de ne pas les retrouver.

 

 

 

 

 

IMG_7709Beaucoup de stands vendent des animaux (pajaros signifie « oiseaux » mais ce ne sont pas les seules espèces présentées à la feria). Nous croisons un nombre incalculable de chiots, de petits lapins, qui se serrent les uns contre les autres pour se réchauffer, d’oiseaux donc, notamment des perruches, confinés dans de toutes petites cages (âmes sensibles s’abstenir…), et enfin des bébés tortues et quelques serpents… Tout cela ravit les enfants, qui caressent les lapins et prennent les chiots dans leurs bras, parfois pris dans le mouvement de la foule qui se presse.

 

 

 

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Le reste du marché consiste plutôt en des stands proposant des bibelots, de petites fontaines, quelques aquariums, et nous croisons plusieurs familles qui déambulent avec des cornets de frites. Les vendeurs attirent la foule en criant les prix de leurs articles, tous vendus à très bas prix. L’ambiance est bruyante, rieuse et chaleureuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

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C’est encore autre chose sur la place où se trouve la feria des antiquaires de San Telmo, où nous nous rendons la même journée dans l’après-midi. San Telmo est un des quartiers de Buenos Aires en cours d’embourgeoisement. De nombreuses boutiques, cafés et restaurants s’y sont installés ces dernières années, et les espaces publics ont fait l’objet d’un certain nombre d’opérations de rénovation par le gouvernement local. Nous y croisons moins de familles, et plus de touristes (dont quelques français) en comparaison avec les deux premières ferias. Cela s’explique sans doute par la localisation du marché qui est bien plus proche et accessible depuis le centre-ville. Un couple danse le tango à l’entrée de la foire, devant un public conquis.

IMG_7755Plus loin, des petits groupes de musique tentent de réchauffer un peu les visiteurs et rythment les déambulations des acheteurs à la recherche de bonnes affaires. Ici, beaucoup d’artistes vendent leurs peintures ou leurs sculptures, entre deux étals de bibelots anciens, de miroirs et de carillons. Les rues autour sont également pleines de stands proposant de beaux objets d’arts, de la vaisselle, des bijoux faits main. Nous croisons de grandes nappes posées à même le sol, présentant des tasses à maté, des écharpes en tricot, et même des chaussures. Quelques pâtissiers vendent aussi des goûters rassasiants : churros à la dulce de leche, tortas au chocolat, beignets au sucre.

 

 

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Trois quartiers différents, trois ambiances différentes, trois moments dont nous nous souviendrons longtemps !