Depuis 2010, les « Sentiers Métropolitains » développent des itinéraires de chemins dits de grande randonnée (GR®) en milieu périurbain. Le premier parcours voyait le jour 2013 avec l’ouverture du GR13 de Marseille. Aujourd’hui, le GR1, constitué autour de Paris il y a 70 ans, est en cours de réappropriation. Autour de Paris, d’autres associations comme le Voyage métropolitain proposent des randonnées découvertes. Pendant une ou deux journées, ils vous proposent de partir à la rencontre d’un nouveau territoire.
Entre banlieue et périphérique, la dimension aventurière et exploratrice de la pratique pourrait en faire douter plus d’un. Pourtant, les randonnées métropolitaines deviennent un véritable loisir, une bouffée d’air pour les citadins. Quels bénéfices peuvent-ils tirer de cette expérience ? Mais surtout quel intérêt avons-nous à valoriser cette nouvelle pratique urbaine ?
La marche et ses vertus exploratrices seraient alors à l’origine d’une réappropriation du territoire. A l’heure où nous sommes confrontés à des fractures territoriales et sociales importantes liées à une urbanisation rapide, la marche urbaine ne serait-elle pas le ciment d’une métropolisation réussie ?
Source : http://enlargeyourparis.blogs.liberation.fr/2017/04/22/la-ville-nouveau-terrain-de-jeu-des-randonneurs/
L’évolution de la pratique de la marche et ses vertus
Marcher, cela nous semble inné. Chaque jour, nous nous déplaçons. Un pied devant l’autre, puis nous recommençons. Naturellement. Nous en oublions même qu’il a fallu un jour apprendre à marcher. Marcher relève de l’identité humaine. Un jour, l’être humain a décidé de se lever et de se déplacer autrement. La marche fait donc parti d’un processus de civilisation.
Avec le temps, la marche devient une pratique sociale. C’est au cours du 19ème siècle que la pratique de la randonnée voit le jour. La marche devient un loisir, pratique d’une élite. C’est un moment d’oisiveté et de découverte, souvent collectif, qui sort de notre cadre quotidien. Au cours de ce siècle, la marche devient également urbaine. L’aménagement de Paris en particulier répond à cette pratique. On crée des balades urbaines et l’art de flâner se développe. Sur les grandes allées, on met en scène des paysages urbains propices au développement d’un art de flâner. « Errer est humain, flâner est parisien » disait Victor Hugo dans Les Misérables. Une affirmation qui révèle également la valeur élitiste de cette pratique, car associée à une capacité sensible d’apprécier l’expression artistique de son environnement.
La marche a des vertus thérapeutiques et introspectives qui induisent une forme de lâcher prise. En marchant, nous nous laissons surprendre. Nous accueillons l’expérience et nous sommes prêts à regarder autrement notre environnement dans un but exploratoire. Elle inspire et induit une forme d’introspection chez le marcheur. L’écrivain Louis-Sébastien Mercier, auteur des Tableaux de Paris, revendique le lien entre sa capacité d’écriture et sa pratique de la marche. L’artiste parisien, dans l’imaginaire collectif, est celui qui visite la ville, qui découvre, qui se laisse aller au détour des rues, prêt à vivre chaque aventure qui s’offre à lui.
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux. », écrivait Marcel Proust dans A la recherche du temps perdu.
Depuis quelques temps, la pratique de la randonnée urbaine émerge. Sur internet, plusieurs organisations proposent des itinéraires à réaliser seuls, ou en groupes, en ville. A Bordeaux par exemple, des refuges ont même été mis en place à destination de ces randonneurs.
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