Pour ce nouveau portrait je me tourne à nouveau vers les femmes pour vous présenter une artiste dont j’ai découvert le travail à l’Eglise Saint-Méri en juin 2016. L’oeuvre réalisée à cette occasion m’a beaucoup touchée et j’ai eu envie d’en savoir plus sur cette artiste.
Shiry à la rencontre de l’art urbain
Shiry a choisi de ne pas prendre un nom d’artiste. Elle s’appelle vraiment Shiry Avny et est originaire d’Israël. Elle a fait des études à l’école des Beaux-Arts à Haïfa et elle est diplômée en communication visuelle et pédagogie.
Elle a eu son premier contact avec le street art en tant « qu’art de rue » il y a 17 ans lorsqu’elle se transformait en statue vivante dans les rues de Barcelone, Rome, Venise ou Paris pendant les vacances d’été. Elle a beaucoup voyagé jusqu’en 2005 lorsqu’elle rencontre son mari et décide de s’installer à Paris où elle développe son activité d’illustratrice (vous pouvez retrouver son travail sur son site).
Depuis , elle a participé à plusieurs expositions. La dernière s’est déroulé à la galerie Espace 7 Parnassiens où elle a créé une installation (toujours visible) dans la cour autour d’un thème qui lui est cher : « La mama ». Pour ses créations elle utilise toutes sortes de techniques : peinture aquarelle, encre, aérosol, pochoir ou collage.
Elle propose également des visites guidées dans les quartiers de Belleville et d’Oberkampf pour faire découvrir l’art urbain et nous amener à porter un autre regard sur la ville. Si ça vous intéresse, n’hésitez pas à la contacter par mail Shiry.avny@gmail.com
« La mama » de Shiry
Shiry a commencé à créer cette série en 2015 : elle réalise des peintures, pochoirs et collages autour d’une maman africaine qui porte son bébé. A travers ce personnage, l’artiste nous parle des sujets qui remplissent sa vie : la maternité car elle maman de deux garçons mais aussi le deuil, sa maman venant de la quitter soudainement au mois de septembre 2015.
Ce que Shiry aime avant tout c’est « créer ce que je veux, sans demander d’autorisation à personne, afin de décorer mon environnement, ma ville« . C’est dans cet esprit-là qu’elle a créé son propre livre d’hébreux pour enfants, en mettant en avant un apprentissage strictement laïc.
Elle travaille dans la rue parce que, selon elle, l’art est partout et pas seulement dans des musées. Et puis installer une oeuvre dans la rue c’est lui donner vie. Elle va vieillir avec le temps, le soleil et la pluie. Mais aussi recevoir l’amour des gens qui passent et la trouve belle.
Un jour j’étais en train de coller une « mama » dans la rue lorsque des agents de la mairie passent et lui demandent si j’ai l’autorisation de coller. Je commence alors à discuter avec eux pour leur expliquer que je peux l’enlever tout de suite mais que je fais ça pour apporter de la beauté et de la chaleur dans ce coin de rue un peu tristounet… Ils m’ont alors dit Ok c’est très bien et joli… puis ils sont partis !
Voilà pourquoi elle aime le street art : pour communiquer directement avec les gens. C’est également une façon de contribuer à la société. En collant une mama sur un mur elle apporte de la tendresse aux gens dans un espace urbain dur et gris. Pour cela elle a plusieurs sources d’inspiration : l’art africain, des photos d’étrangers qu’elle prend dans le métro, les gens qui l’entourent et surtout ces deux garçons.
Shiry en images
Maintenant que vous avez fait connaissance avec Shiry, il est temps que je vous montre quelques photos de son travail… N’hésitez pas à regarder son site, sa page Facebook ou encore son compte Instagram pour suivre son actualité.