Pour ce nouveau portrait, je vous emmène dans une ville que j’aime beaucoup et dont je vous ai souvent parlé : Marseille. Le streetart s’y développe et des artistes de talents embellissent les rues. Son pseudo d’artiste est tout simplement le « raccourci du raccourci » de son prénom : STF (de son vrai nom Stéphane Moscato).
La première fois de STF
Sa première fois ce fut avec l’artiste RNST, avec qui il a découvert l’art urbain et la technique du pochoir. Elevé dans la culture du rock engagé ou du punk rock, il est allé sans mal vers cet art qui peut être un vecteur pour faire passer des messages politiques, sociaux (ou pas).
Sa passion va alors l’entraîner de plus en plus dans les rues qu’il arpente sans relâche, à la recherche de vieilles affiches publicitaires qu’il arrache des murs à l’aide d’un cutter. Puis il les emmène dans son atelier pour les maroufler sur toiles. Il leur donne alors une seconde vie en tant que support de ses pochoirs.
Travailler dans la rue a toujours un sens
Lorsque je lui demande pourquoi il a choisi l’art urbain plutôt qu’un autre art, la réponse est simple: « il y a les arts pour lesquels il faut aller à l’école et celui que tu pratiques seul et que tu fais évoluer hors de toute contrainte parce que tu es juste mordu ! » Mais en fait, au départ, il ne s’est même pas posé la question. C’était simplement un art accessible, qu’il pratiquait avec une bande de copains. L’illégalité en faisait un jeu.
Mais travailler dans la rue a quand même un sens. Plusieurs même. Le premier c’est le passant qui le lui donne. Avec ses propres codes et son ressenti, chaque passant peut donner un « sens » à l’oeuvre. Ensuite il y a le message que lui veut donner à l’oeuvre. Pour cela tout est important, et en particulier le paysage urbain. STF est un artiste qui travaille peu car il ne veut pas coller tout, tout le temps et n’importe où. Pour qu’il réalise son pochoir il faut que l’oeuvre « colle » avec le lieu dans lequel il l’installe, qu’elle raconte quelque chose ou que les couleurs « correspondent » avec ce qui l’entoure. Pour lui, il est indispensable que le spectateur ou l’habitat du quartier se « réapproprie » l’oeuvre dans son propre environnement.
Je suis partisan d’une peinture engagée sous couvert de « poésie »
Dans ses oeuvres il veut faire passer des messages. Il y en a même souvent plusieurs sous un même pochoir. La beauté pour la beauté ne suffit pas. S’il peut l’aimer chez d’autres artistes, il ne se sent pas pour autant à l’aise avec cette idée que la beauté seule suffirait. Il trouve que ça sonne creux bien souvent. C’est pourquoi il veut, à chaque fois, faire passer un message dans sa propre peinture.
On devine donc, bien souvent, un message plus social ou politique derrière ses images. Mais il ne s’impose jamais. Le spectateur reste toujours libre dans sa perception et son interprétation.
STF « s’expose » aussi
On peut « croiser » des oeuvres de l’artiste au hasard des rues, mais également dans des galeries pour des expositions ou encore lors de grands évènements urbains collectifs. Ainsi lors de l’exposition « ICI, bientôt » aux anciens abattoirs de Marseille en 2014 ou encore lors du grand RDV « Aux tableaux », toujours à Marseille.
Maintenant place à quelques photos de ses réalisations parce que les images disent toujours beaucoup plus que les mots. Vous pouvez le retrouver également sur Flickr avec sa galerie photos.