Lors du lancement de ce projet de portraits de street artistes, plusieurs noms sont venus à mon esprit très rapidement parce que j’ai pour certains beaucoup d’admiration depuis plusieurs années. Zapata en fait partie. C’est pourquoi j’ai été enchantée lorsqu’il m’a répondu (avec beaucoup d’enthousiasme) qu’il serait ravi de répondre à mes questions pour que j’écrive ce portrait.
Zapata. Voilà un nom pas toujours facile à porter lorsqu’on est enfant. Et qu’on a rien à voir avec Emiliano ZAPATA, le révolutionnaire mexicain ! Et puis l’enfant a grandi, il est devenu un artiste et s’est dit que finalement il allait le garder. Dans la rue il signe d’un ¡Z! comme Zorro ! Mais il garde son nom Zapata pour ce pour quoi il est le plus connu : le live-painting. Car cet artiste a plusieurs cordes à son arc.
Zapata a découvert l’art urbain dans les années 80 grâce à MIST qui l’a initié au graff. Mais n’étant pas dans la mouvance hip-hop il se dirige plutôt vers les œuvres de Miss-Tic ou Speedy Graphito.
Après quelques interventions, qu’il qualifie lui-même « d’anecdoctiques », sous différents pseudos, il axe ses recherches plastiques sur la musique. C’est seulement au début des années 2000 qu’il commence à être reconnu pour ses performances de live-painting en ouverture de concerts, festivals, galas… A côté de ça il donnait également des cours dans des ateliers, faisaient des interventions dans écoles et participait à différents projets de compagnies. En 2009 il décide de faire le tri parmi toutes ces activités pour se recentrer sur sa peinture et, tout naturellement, nait l’envie d’investir la rue.
Il a choisi le street art car c’est un art résolument contemporain qui s’adresse à tous. Les gens n’ont pas besoin de pousser la porte d’un musée. Par le street art, l’Art vient à eux gratuitement au détour des rues. Et puis, il faut l’avouer, il trouve cela très amusant car la rue est un espace de liberté. Contrairement à la toile qui forcément pose des limites, par ses dimensions et parce qu’elle est plate. L’espace urbain offre, lui, trois dimensions avec lesquelles l’artiste peut jouer : les parcours, les obstacles et un cheminement. La seule limite est la loi. L’art urbain étant interdit par la loi, les artistes ne peuvent pas faire n’importe quoi, n’importe où.
Vous faire découvrir Zapata c’est aussi vous parler de ses œuvres. Alors allons-y. L’artiste a plusieurs thématiques : le Petit-Rat de l’Opéra, les fumeuses (de l’apéro), le cinéma et la musique. Il réalise de magnifiques portraits d’artistes, particulièrement en live-painting. Je vous conseille de regarder des vidéos de ses réalisations en live-painting. Il devient alors plus qu’un artiste peintre, il se transforme en danseur avec ses pinceaux. Je suis à chaque fois fascinée par les mouvements de son corps face à la toile.
Zapata aime passer d’un sujet et d’une ambiance à l’autre, recomposer les pochoirs entre eux ou tester de nouveaux supports. La seule chose qui importe pour lui est de toujours rester sincère dans ce qu’il fait.
Voici quelques images pour vous faire vraiment découvrir la richesse des réalisations de cet artiste que j’admire beaucoup. J’espère qu’il vous charmera tout autant que moi.
Pour commencer une vidéo, car regarder Zapata lors de ses live-painting est un réel plaisir. On a l’impression qu’il danse et que ses partenaires sont les toiles et ses pinceaux.
Et maintenant quelques-uns de ses oeuvres. Vous pouvez les retrouver en intégralité sur son site www.renald-zapata.com/ ou sur son compte Tumblr.