Après deux milles ans de sédentarisation et une urbanisation accrue depuis plus d’un siècle, la majorité des femmes et hommes vivent désormais en ville. Leurs modes de vie ont évolué, passant alors d’une logique d’interactions profondes avec la nature (travail agricole, nourissier et quotidien) à celle d’une distanciation de cette dernière. Artificialisation des sols, productions agricoles reléguées en arrière campagne, appauvrissement de la biodiversité, autant de constats qui ont fait qu’aujourd’hui la ville et la nature apparaissent comme deux entités incompatibles. Et c’est cette incompatibilité qui a longtemps guidé l’aménagement végétal des villes, éloignant peu à peu les habitants de leurs connaissances végétales et animales.
D’une nature urbaine ornementale à une nature urbaine utile. Et pourtant, la nature a toujours été présente dans nos villes. Parcs, jardins, squares, ont depuis tout temps été aménagés pour embellir les villes et accueillir pratiques sportives et de détentes des citadins en manque d’espace. Pendant très longtemps la nature a été dessinée de manière contrainte, afin de répondre à des attentes esthétiques : alignement d’arbres et massifs fleuris, pelouses tondues se sont installés de manière durable dans nos villes.
Mais depuis quelques années, la tendance s’est peu à peu inversée. La présence de la nature en ville est intrinsèquement liée à une gestion durable urbaine : les enjeux écologiques se révèlent aux yeux de tous comme des invariants à prendre en compte dans l’évolution des villes face à un changement climatique de plus en plus visible et à un contexte urbain en crise. Plus que pour faire joli, les aménagements végétaux sont aujourd’hui au service d’un confort urbain devenu indispensable : on cherche à diminuer les effets d’îlots de chaleur en plantant davantage. Apport d’ombre ou support de biodiversité, la présence de la nature n’a donc plus à faire ses preuves dans l’absolue nécessité d’appartenance à l’écosystème urbain pour la rendre plus vivable.
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