L’objectif ? Dissuader les retardataires, qui dans une course frénétique, tentent de pénétrer dans la rame alors que la sonnerie d’alerte de fermeture des portes a déjà retentit.
De plus en plus, cette tendance se développe de différentes manières dans les espaces publics. Cette technique est issue de travaux de science comportementale visant à orienter vos choix, en douceur, pour votre bien ou pour celui de la collectivité, sans que vous ayez toujours conscience d’en être l’objet. Cette technique, c’est ce que l’on appelle le nudge. De quelle manière s‘applique ce petit « coup de pouce » en faveur de la ville ? En exposant quelques exemples, tâchons de décrypter et d’analyser le phénomène, ses vertus mais aussi les questions qu’il peut soulever.
Le nudge pour influencer positivement nos comportements
Les nudges envahissent nos villes et on ne s’en rend même pas compte. Les nudges se multiplient dans nos environnements quotidiens et modifient nos comportements à notre insu. Ils ne prennent pourtant pas énormément de place dans les espaces publics : ils sont au contraire suffisamment discrets pour que nous n’y fassions pas particulièrement attention, mais suffisamment visibles pour que notre cerveau puisse les percevoir, de manière consciente ou non. Parce que le nudge c’est bel et bien cela. C’est ce petit équipement dont l’objectif est d’inciter les personnes qui le voient à adopter des comportements qui leurs seraient dictés.
Ces comportements provoqués ne sont pourtant pas imposés à proprement parler. Le nudge n’est qu’une incitation à effectuer un geste, mais sans contrainte particulière. Son objectif est en général de provoquer un comportement qui puisse être bénéfique pour la personne concernée, pour la société ou pour l’environnement. Ce n’est donc que par un « coup de pouce » – ou un « coup de coude », pour traduire littéralement – que le nudge incite à changer son comportement en faveur du bien commun.
La SNCF a par exemple eu la bonne idée de peindre de fausses dents menaçantes sur le bord des portes du R.E.R. Les retardataires effrayés par l’idée de se faire croquer, bien que la menace ne soit pas plus dangereuse qu’auparavant, auront inconsciemment moins d’entrain à vouloir s’engouffrer coûte que coûte dans les rames. C’est bien souvent à cause du blocage d’une porte suite à l’engouffrement tardif d’un voyageur que les retards de rames sont causés.
De la même manière, la présence de panneaux signalant un passage interdit dans certains couloirs du métro n’empêchaient pas toujours certaines personnes à emprunter le chemin. Mais l’implantation de panneaux indiquant cette fois-ci une « voie sans issue » les dissuade davantage. À tel point qu’une baisse de 50 % de mauvais sens de la marche a pu être repérée.
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