Quartier de mémoires ouvrières, d’immigration, de multiculturalisme, de rébellion, de commerces, de rencontres et aujourd’hui de gentrification, le caractère protéiforme et complexe de la Guillotière mérite de s’y attarder quelques instants pour comprendre les enjeux de ce quartier.
Ces derniers mois, le quartier de la Guillotière, épicentre de la vie de nombre de lyonnais comme de visiteurs de passage, a défrayé la chronique. Particulièrement depuis le déconfinement de l’été 2020 et jusqu’à la fin de l’année 2021, le quartier et plus particulièrement la place Gabriel Péri dite “place du pont” a été pointée du doigt comme étant devenue un lieu d’insécurité concentrant des problématiques importantes de délinquance. À tel point que certaines enseignes ayant pignon sur rue (McDonald’s et Casino pour ne pas les nommer) ont dû revoir leurs horaires d’ouverture, pour rassurer et sécuriser davantage clients et salariés.
Et pour cause, à la fin du mois de novembre 2021, une émission de télé tournée à deux pas de la station de métro Guillotière a ravivé les passions locales, en donnant la parole aux commerçants légitimement excédés, alors que d’autres collectifs habitants manifestaient contre la tenue-même de l’émission, qu’ils jugeaient stigmatisante pour le quartier. S’il ne faut pas minimiser les problèmes rencontrés place du pont, la plupart des reportages consacrés récemment à la question ont souvent manqué de hauteur pour analyser les causes de cette situation, et les relations avec d’autres enjeux tout aussi essentiels. Le tumulte agitant la Guillotière n’est pas récent, il s’exprime autant par les marqueurs forts d’un passé engagé que par une configuration géographique singulière inhérente au quartier.
La Guillotière, un quartier tumultueux
La place du Pont ©Wikipedia
Si l’étymologie de son nom est encore sujette à controverses (certains penchent par exemple pour le nom d’un aubergiste, d’autres pour le gui des druides), l’origine de son importance ne fait quant à elle aucun débat. Si la “Guill” est devenue si centrale dans la vie des lyonnais, c’est tout simplement puisque le Pont de la Guillotière a pendant longtemps constitué le seul accès au Lyon histoire depuis la rive gauche du Rhône. Ou plutôt par les ponts, puisque de nombreuses reconstructions ont dû être effectuées, sous l’effet des caprices du fleuve, jusqu’à l’édification en 1954 de celui que les lyonnais fréquentent aujourd’hui.
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