Quel est l’objectif de l’ANPCEN et quelles actions sont menées pour y répondre ?
L’ANPCEN s’est formée suite à l’alerte d’astronomes sur la difficulté d’observer le ciel nocturne, en raison de l’intensité croissante des lumières artificielles formant un halo lumineux, au-dessus de nombreuses communes de France. Cette association est alors la première et l’unique structure à reconnaître le phénomène et à l’aborder de manière globale, en s’intéressant à tous les impacts de la pollution lumineuse. Elle réalise une double action pour limiter ces impacts.
L’ANPCEN mène un plaidoyer national afin de faire reconnaître la pollution lumineuse comme un enjeu dans les textes de lois et de réglementation. En même temps, elle agit sur le terrain en apportant les connaissances nécessaires, en sensibilisant des citoyens et des collectivités sur la question, et en les accompagnant pour agir et progresser sur ce sujet.
En complément des actions sur la réglementation, le label “villes et villages étoilés” a été créé. Il a pour objectif de valoriser les engagements volontaires. Il s’agit d’un système de reconnaissance des efforts des communes. Il permet d’acquérir de une à cinq étoiles au fur et à mesure du déploiement des actions et des résultats obtenus. Le label vise là aussi avec une approche globale, à engager les communes et territoires, étape par étape, dans une démarche de progression.
Une autre des particularités de l’association est que son action s’est développée exclusivement grâce à des bénévoles, ce qui représente une somme exceptionnelle de dévouement. Ce travail persévérant a permis de mettre la question de la pollution lumineuse à l’agenda public national et local, et de faire reconnaître l’enjeu, ses impacts, et d’engendrer une prise de conscience collective.
Selon vous, quelle est la ou les cause(s) principale(s) de l’augmentation de la pollution lumineuse et comment y remédier ?
D’abord parce que plus personne ne réfléchissait aux finalités, aux besoins réels (et non théoriques) et à l’amélioration des usages, notamment en cherchant à se fixer quelques limites, comme pour bien des enjeux environnementaux. Aujourd’hui, c’est primordial de suivre la quantité de lumière émise par les équipements installés. Les villes sont devenues ainsi suréquipées, sur-éclairées et les éclairages dépassent de loin les besoins réels des habitants. La situation actuelle relève finalement plus d’une approche qui a été basée sur l’offre plutôt que sur les besoins réels. La pollution lumineuse est souvent accentuée par la prescription massive de LEDs, présentées par leurs fabricants comme solution « écologique » et économique, avec toutes sortes de matériels électroniques associés. Au contraire, cela produit un effet rebond : certaines collectivités implantent davantage de luminaires, au motif que le coût de fonctionnement serait moindre, alors même que leur puissance n’a pas été réduite ou pas assez. Au final, avec des LEDs, on peut très bien en réalité accroître la quantité de lumière artificielle émise, contrairement à ce que tout le monde croit !
Crédits photos : Aron Yigin via unsplash
Pour parvenir à lutter contre la pollution lumineuse, il est important d’avoir une approche globale.
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